À l’occasion du 35e anniversaire de la liberté et de la démocratie, Gassim Chérif Mahamat, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, dresse un bilan optimiste tout en appelant à la vigilance citoyenne pour préserver les acquis démocratiques.
Dans une interview accordée à nos confrères du journal L’Info, il souligne l’importance symbolique du 1er décembre, « La journée du 1er décembre, c’est une journée très importante pour moi à titre personnel et pour les militants de mon parti et de manière générale pour les Tchadiens ». Pour lui, cette date marque l’avènement de la démocratie et la possibilité pour chacun d’exercer ses droits fondamentaux. « Le fait même de créer des partis politiques, qu’il y ait un pluralisme politique, un multipartisme, c’est quelque chose qu’il faut mettre à l’actif de la fête du 1er décembre », insiste-t-il.
Gassim Chérif Mahamat se montre confiant sur la santé démocratique du pays, « De manière générale, la démocratie se porte bien au Tchad ». Il met en avant les élections régulières, la décentralisation et la liberté d’expression comme piliers du système politique. « La liberté d’expression est consubstantielle à la démocratie. Il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression ».
Cependant, il rappelle que l’enracinement de la démocratie passe par les provinces et les communes, « Le meilleur moyen que la démocratie s’enracine, c’est au niveau des provinces. Le débat doit être là. Dans chaque commune, dans chaque village, les gens doivent avoir la possibilité de choisir leurs représentants ». Il insiste aussi sur l’importance de l’inclusion des femmes, « Les femmes, elles sont plus nombreuses que les hommes, dans un pays comme le Tchad ou ailleurs, de manière générale. Elles sont des bonnes gestionnaires ».
Pour lui, les partis politiques doivent rester au-dessus des divisions ethniques ou régionales : « Il faut que les partis politiques défendent des idéaux pour les Tchadiens dans leur entièreté, dans leur totalité ». Il met en garde contre les excès. « La liberté doit avoir des limites. Lorsqu’elles troublent l’ordre public, ce n’est plus de la liberté », prévient-il.
Enfin, il a invite la population à un engagement responsable, « Il faut continuer dans ce sens-là, il faut préserver, il faut sortir massivement, soutenir le gouvernement, soutenir le pouvoir public dans le cadre du raffermissement de la démocratie et de nos libertés. Mais la liberté, je finis par-là, ne veut pas dire le désordre ».
Gassim Chérif Mahamat n’est pas un novice en politique. Ancien activiste et porte-parole du mouvement politico-militaire Conseil de Commandement pour le Salut de la République (CCMSR), il a été éjecté lors du pourparler de Doha, avant de créer le CCMSR/Renouveau. Il a ensuite été signataire et conseiller national de transition. Il a fondé le Parti Réveil Panafricain pour le changement (RPC). Aujourd’hui, Gassim est ministre de la communication et porte-parole du gouvernement.
Abderamane Moussa Amadaye