Suite au Communiqué publié par la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma Wakit Tamma réagissant contre l’intervention de la Police qui a empêcher la poursuite des travaux de l’Université Citoyenne du 11 août 2024, l’Ambassade de France a réagit par un communiqué démentant formellement son implication sur ce fait. Reportage.
Le coordination des actions citoyennes Wakit Tamma et l’ambassade de France au Tchad entrent dans une bataille de communication à travers des communiqués. Après avoir senti être accusée, l’Ambassade de France au Tchad a démenti formellement toute intervention dans l’arrêt des travaux de l’université citoyenne organisée le 11 août dernier par Wakit Tamma, contrairement aux allégations formulées par cette plateforme, dit-elle. «La France est particulièrement respectueuse de la souveraineté du Tchad et attachée à la liberté d’expression», dit l’ambassade.
La coordination des actions citoyennes Wakit Tamma dit prendre acte de ce démenti et constate que l’ambassade valide ses exigences de souveraineté et des libertés. La coordination insiste sur un fait, sur lequel l’ambassade ne s’est pas prononcée sur la présence militaire française au Tchad qui est l’une des thématiques débattues par les participants à l’université citoyenne aux côtés des enjeux de la dette et du FCFA. Pour Wakit Tamma, la question de la présence militaire dont le départ des troupes françaises doit être l’aboutissement, semble gêner l’ambassade de France au Tchad.
Selon la coordination, «en réagissant sur le seul point de l’interdiction de l’université citoyenne, l’ambassade botte en touche sur l’essentiel du Communiqué de la coordination de Wakit Tamma». Elle demande que l’ambassade de France soit plus disposée à discuter de la question avec les tchadiens qui refusent de continuer à porter le fardeau politique et économique de cette présence militaire française.
Wakit tamma estime, «une porte de sortie serait que la France elle-même décide de rapatrier ses troupes stationnées au Tchad, ce qui indiquerait qu’elle n’a pas d’intérêt particulier à les y maintenir». En attendant, la coordination affirme que cette présence coûte cher au Tchad et cela ne peut durer.
Enfin, la coordination tient l’ambassade de France au Tchad au mot sur son engagement à soutenir le respect des droits humains au Tchad, ce qu’elle n’a souvent pas fait, comme la détention des leaders de Wakit Tamma à Moussoro en mai 2022, l’assassinat du président du parti Socialiste sans Frontière (PSF) Yaya Dillo Djerou Betchi, ainsi que des réels menaces de la démocratie par les fraudes qui entachent régulièrement les processus de vote. Elle invite «l’Etat français à plus de responsabilité et à envisager le départ de ses troupes comme inévitable».
Noël Adoum