Trois avions appartenant à la flotte présidentielle nigériane viennent d’être saisis en France et en Suisse, à la suite d’une décision de justice ce 18 août 2024. Les autorités nigérianes quant à elles, jugent l’action des chinois peu orthodoxe. Reportage.
En maintenance en Europe, les trois avions saisis sont d’une valeur de 100 millions de dollars (environ 55 milliards FCFA), un montant qui couvre les 70 millions (38,5 milliards FCFA) que le Nigeria refuse de payer, malgré une condamnation puis un appel perdu, explique Radio France Internationale (RFI). La saisie a été initiée par Zhongshan, une société chinoise en conflit juridique, de longue date, avec l’Etat nigérian d’Ogun lié à la gestion d’une zone franche d’exportation qui est l’objet de litige rapporte la même source.
Condamné en première instance puis en appel, le Nigeria traine les pieds pour régler les 70 millions pour payer Zhongshan Fusheng Industrial investment, l’entreprise chinoise qui avait acquis, en 2010, les droits de développement d’une zone franche dans l’État d’Ogun, au sud-ouest du Nigeria qui mettra fin unilatéralement, six ans plus tard, à ce partenariat, puis prendra des mesures pour expulser l’entreprise chinoise du Nigeria.
Selon un communiqué de la Présidence du Nigéria, cette action des Chinois est “peu orthodoxe”, car d’une part, « le procureur général de l’État fédéral (du Nigéria) et le ministre de la Justice travaillent avec le gouvernement de l’État d’Ogun sur une résolution à l’amiable ».
Pour la partie nigériane, la société chinoise a induit la juridiction parisienne en erreur, car ces actifs sont sous la protection de l’immunité diplomatique. «Il ne fait aucun doute que Zhongshan a dissimulé des informations vitales et induit en erreur le tribunal judiciaire de Paris en lui faisant saisir les avions présidentiels du gouvernement nigérian », affirme Abuja.
Noël Adoum