Un mois après la disparition de Gam Robert, secrétaire général du Parti Socialiste Sans Frontières (PSF), son parti continu d’accuser ouvertement le pouvoir en place d’avoir orchestré son enlèvement. Plus d’un mois passé, sa famille politique et biologique restent inquiet et exigent sa libération. Pour obtenir des éclaircissements sur cette affaire Gam Robert et les démarches entreprises par le parti, flashtchad.com a interviewé M. Evariste Gabnon, le directeur de communication du PSF. Entrevue.

FT: M. Évariste, bonjour. Il y a un mois, votre Secrétaire Général, Gam Robert, a disparu alors qu’il rentrait chez lui après une réunion au siège de votre parti. Le PSF accuse les services de renseignement de l’avoir enlevé. Quelles preuves ou éléments concrets avez-vous pour appuyer cette accusation ?

EG : Tout d’abord j’aimerais dire merci à votre média, qui à travers ce micro porte une attention particulière à l’enlèvement de notre SG M. GAM ROBERT, survenu le 20 septembre 2024. Il faut reconnaître sans doute, qu’un parti politique comme Parti Socialiste Sans Frontières-PSF, ne fera une accusation gratuite contre les institutions de la république. Nous exerçons dans la légalité la plus totale et nous avons respect envers tout tchadien au-delà des actions politiques. Revenir sur votre assertion concernant les preuves que nous détenons, cela revient à demander si l’archevêque Djintangar Edmond Goetbé est catholique ? Quand Mahamat Saleh Ibni Oumar a disparu, avez vous eu des preuves ? Quand le député Ngarledji Yorongar fut enlevé et emprisonné plus de 18 fois avez vous eu les preuves ? Mais quand notre SGA au finance fut enlevé à la veille de l’assassinat de notre feu président Yaya Dillo Djerou Betchi, quelques jours après vous avez vu qu’il était présenté à la télévision d’État pour confirmer qu’il est vivant! L’actualité de ce dernier temps au Tchad vous renseigne plusieurs cas de figure qui ne s’arrête pas seulement aux hommes politiques, les religieux, les banquiers et y compris vous les journalistes qui ne sont pas épargnés du lot Alors, la formulation de cette question à ma compréhension, devrait être pourquoi l’enlèvement des paisibles citoyens tchadiens prime au-dessus de la justice ? Pourquoi tout cet acharnement contre le PSF? Et vous savez à qui s’adresser cette question !

FT: Quelles démarches officielles ou informelles avez-vous entreprises pour tenter de le retrouver, et quelles ont été les réponses des autorités ?

EG: Nous avons mené beaucoup de démarches auprès des autorités compétentes en autre nom et au nom de la Fédération des Opposants Crédibles (FOC) dont M. GAM ROBERT est le Coordonnateur intérimaire. A cet stade, si le gouvernement actuel a une bonne foi, il va de son bon sens d’action et de responsabilité de protéger tous les tchadiens comme le stipule notre constitution et aussi respecter les chartes et conventions internationales de Droits de l’Homme ratifiées. Au cas où, des personnalités d’envergure de ce pays sont disparues, enlevées ou assassinées en pleine capitale et que le gouvernement ne situe pas la population tchadienne, ni ne se préoccupe, n’effectue une enquête pour éclairer les lanternes ou rendre justice, alors posons nous la question si nous sommes en sécurité dans ce pays ? Sur ce, vous devez aussi vous rapprocher du gouvernement, car il s’agit de leur crédibilité à nous garantir le minimum de sécurité.

FT : Qelles actions le PSF envisage-t-il d’entreprendre si aucune clarification n’est donnée par les autorités dans les prochains jours ?

EG : Il relève de notre stratégie d’approche et politique pour mener une action, c’est notre ultime responsabilité à obtenir la libération de tous nos militants emprisonnés sans un procès équitable ici et à la prison de koro-Toro. Sauf qu’au Tchad, le syndrome de Stockholm est de mise, de tel en point que le peuple tchadien pense que les hommes politiques luttent pour un poste et dont si quoi les arrivent, il ya que les militants et sympathisants qui en payeront le prix. Donc, nous sommes en consultation avec la base pour voir ce que nous pouvons mener comme action dans les jours à venir.FT : M. Évariste, où en sommes-nous avec vos camarades détenus à Koro-Toro ?EG : Cette question devrait être posée dans la mesure du possible aux auteurs de l’audience foraine de koro-Toro. Puisque nous avions appris comme tous, qu’il y a eu une condamnation pour les uns et une mise en liberté pour les autres pour le même fait. On se demande sur le fait que, comment pour un délit commun, l’on peut condamner une partie et prononcer une présomption d’innocence à l’autre ? Alors, nous ne sommes pas mieux placés pour apprécier un verdict de la justice. Néanmoins, quand un citoyen est en infraction avec la loi, il doit être jugé par rapport à l’application de code de procédure pénale et assisté de son avocat. Nos camarades n’étaient pas assistés par nos avocats et ni libérés. Pour l’instant, ils sont toujours incarcérés injustement à koro-Toro dont l’on ignore leurs situations physiques et sanitaires.

FT: Après la disparition de Gam Robert que le parti qualifie d’enlèvement, que reste-t-il du PSF ?

EG : En préambule, il faut admettre que perdre aussi un homme pieux, un être cher et un Leader charismatique comme notre président, ne peut sans doute s’expliquer dans une douleur inédite. Il n’y a aucun mot de consolation à cet égard! En revanche, le PSF en tant que parti rassembleur du peuple se porte à merveille. Et, tant que nous avons le soutien inconditionnel du peuple tchadien, rien n’est à craindre. Puisque, notre ultime conviction est pour la justice sociale et le strict respect des règles démocratique au Tchad. Il serait lucide de vous rappeler que, notre vision ne s’agit pas de faire la guerre, mais de pérenniser dans l’unité du peuple, le changement, la paix, l’idéologie incarnée par notre génie hors pairs le président Yaya Dillo Djerou Betchi (paix à son âme). Même s’il y a toujours des tractations ourdis ça et là, des coups bas bien planifier pour faire disparaitre la mémoire de notre martyr président Yaya Dillo Djerou Betchi, comme vous pouvez constater aujourd’hui le cas du feu Prof. Ibni Oumar Mht Saleh, nous sommes sereins, solidaires et respectueux face à toutes sortes de provocation. C’est l’occasion aussi de dire à ceux qui ont vendu leurs âmes pour seul réflexe de détruire le PSF, de se détromper suffisamment. La ligne politique encragée au PSF est au-delà de notre modeste contribution et engagement, même nos enfants en ont déjà le refrain. Raison pour laquelle vous trouverez parmi nos militants incarcérés à la prison de koro toro, il y a une dizaine de collégiens, qui devront être actuellement en classe, mais hélas ! Figurez-vous aussi que, nous sommes un parti qui œuvre pour le bien-être des tchadiens et non pour une compromission de survie, et malgré la disparition de notre leader, nous retroussons encore les manches. C’est ainsi que, même après l’assassinat odieux du président Yaya Dillo, l’enlèvement de SG GAM Robert, il n’y a jamais eu défection à la base, ni demission à l’instance décisionnelle, puisque le prix à payer est de léguer un Tchad d’égalité de chance et de justice à nos progénitures.

FT: Merci M. Evariste d’avoir accepté de répondre à cette interview.

EG: C’est a moi de vous remercier.

Entrevue réalisée par Abderamane Moussa Amadaye.

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