Près de 60 ans après la mort de Malcolm X, l’enquête est relancée grâce à une plainte déposée par ses filles ce 15 novembre 2024 pour complicité devant le tribunal fédéral de Manhattan.
Dans leur requête, les filles de Malcolm X affirment que les forces de l’ordre étaient informées du complot visant à tuer leur père, mais ont délibérément choisi de ne pas intervenir. Elles réclament 100 millions de dollars soit 62 milliards de FCFA en réparation, estimant que l’assassinat aurait pu être évité si les autorités avaient agi.
Malcolm X, figure emblématique de la lutte pour les droits civiques et la justice raciale aux États-Unis, a été abattu le 21 février 1965, alors qu’il s’apprêtait à prononcer un discours devant une foule à New York. Bien que des hommes aient été condamnés pour son meurtre, l’enquête de l’époque, menée par la police de New York (NYPD) et le FBI, a été entachée d’irrégularités. Ces anomalies ont nourri, depuis des années, des soupçons sur l’implication possible des autorités américaines dans son assassinat.
En 2021, deux des trois hommes initialement condamnés pour le meurtre, Muhammad Abdul Aziz et Khalil Islam, ont été innocentés après qu’une révision de leur procès a révélé que des preuves essentielles avaient été dissimulées ou ignorées par les autorités. Cette révision a ravivé les interrogations sur le rôle des agences fédérales, d’autant plus que des documents récemment déclassifiés ont montré que le FBI surveillait activement Malcolm X et la Nation of Islam, dont il faisait partie, pendant les années précédant sa mort.
Ce réexamen de l’affaire et la plainte déposée par ses filles viennent renforcer l’idée que l’assassinat de Malcolm X aurait pu avoir des racines plus profondes, potentiellement liées à des intérêts gouvernementaux. Les nouvelles actions judiciaires soulignent une volonté de justice pour un homme qui a marqué l’histoire des droits civiques aux États-Unis et dont la mort reste entourée de mystère. « Il nous a fallu beaucoup de temps pour en arriver là », a déclaré vendredi Ilyasah Shabazz, la troisième fille aînée de Malcolm X, lors d’une conférence de presse annonçant la poursuite.
Noël Adoum