Le Niger amorce un projet inédit visant à réécrire son histoire générale, une initiative portée par un décret présidentiel signé le 1er novembre par le général Abdourahamane Tiani, Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP). Ce projet ambitieux vise à s’affranchir des récits dominés par l’héritage colonial et à redonner aux nigériens une version authentique et représentative de leur passé.
Le comité ad hoc chargé de cette réécriture est dirigé par le professeur Maikoréma Zakari, un historien éminent, et réunit une équipe diversifiée composée d’universitaires, historiens et archéologues. Cette équipe, qui pourra faire appel à des chercheurs émérites, va mettre en place une approche multidisciplinaire pour revisiter le passé du pays, tout en respectant des méthodes scientifiques rigoureuses.
L’objectif principal de ce projet est de restituer aux nigériens une histoire qui leur est propre, loin des récits imposés par le colonialisme. Le proverbe africain « tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse ne peuvent que glorifier l’histoire du chasseur » résume parfaitement cette volonté de se réapproprier le récit national. Cette initiative s’inscrit dans un processus plus large de révision de certains symboles nationaux, comme en témoignent les récentes modifications de noms de places et monuments à Niamey. Par exemple, la place du conquérant français Monteuil a été rebaptisée en l’honneur de Thomas Sankara, figure emblématique de la lutte contre l’impérialisme.
La première réunion du comité, prévue pour le 22 novembre, marquera le début de ce chantier historique. Ce sera l’occasion de poser les bases de cette entreprise, de définir ses priorités et d’engager des discussions cruciales pour l’avenir de cette réécriture.
Ce projet ne se limite pas seulement à une démarche académique, mais s’impose comme un moyen de renforcer l’identité nationale du Niger et de mettre en lumière les aspects souvent négligés de son histoire. En revisitant les racines profondes de la nation, le pays espère offrir aux générations futures une meilleure compréhension de leur patrimoine et de leur héritage culturel.
Ainsi, le Niger entame un chemin prometteur vers une nouvelle écriture de son histoire, celle d’un peuple qui se réapproprie son passé et son futur, loin des influences extérieures.
Omar Issa Seini, Niamey-Niger, Flashtchad.com