La ville d’Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, vit actuellement dans l’obscurité. Malgré son statut de grande ville de l’Est de pays de Toumaï et 3e ville la peuplée apres N’Djamena et Moundou, elle ne bénéficie que de 20 % de l’énergie produite par la Société Nationale d’Électricité (SNE). Depuis plus de quatre mois, les coupures d’électricité sont récurrentes, laissant certains quartiers complètement privés d’énergie, une situation qui suscite la colère et l’incompréhension des habitants.
« C’est incompréhensible qu’un pays pétrolier ne puisse pas satisfaire nos besoins essentiels », déplorent plusieurs habitants. Habib Ibrahim, étudiant, témoigne, « je suis obligé de réviser mes leçons près du mur de la BEAC, car il n’y a pas d’électricité chez moi la nuit », dit-il. Un constat partagé par Stéphan Begoto, étudiant en 3ᵉ année à l’Université Adam Barka d’Abéché.
Les commerçants, eux aussi, sont à bout. Ousman Taha, propriétaire d’une alimentation, explique, « Nous utilisons des blocs de glace pour conserver nos produits. Sinon, nos recettes baissent, car les clients ne veulent pas de boissons tièdes » Ahmat Bourma, coiffeur, se plaint du manque de fréquentation de son salon à cause de l’absence de lumière. « Nous demandons une solution rapide »Tahir Souleyman, pharmacien, souligne les risques pour la santé publique. « Sans électricité, nos machines de refroidissement ne fonctionnent pas, et l’efficacité des médicaments diminue ». Il lance un appel à l’État pour une intervention immédiate.
Malgré tout, certains habitants, comme Maman Achta du quartier Kamina, se tournent vers des solutions alternatives, « Grâce aux panneaux solaires chinois, ma maison est éclairée. Je n’ai plus aucun espoir en notre société nationale d’électricité».
Ce cri d’alarme des habitants d’Abéché rappelle l’urgence de rétablir un approvisionnement stable en électricité pour garantir des conditions de vie dignes.
Ahmat AbdelRamane Kikigne, Abéché, flashtchad.com