Lors du sommet du G20 tenu au Brésil, le président français Emmanuel Macron s’est attiré des critiques après avoir qualifié de « complètement conne » la décision du Conseil de Transition haïtien de limoger l’ancien Premier ministre Garry Conille. Les autorités n’ont pas tardé à lui répondre.
Pour le président français, l’ancien premier ministre Conille était un dirigeant compétent qui aurait dû rester en poste. « Le Premier ministre qui était super, je l’ai défendu, ils l’ont viré. C’est terrible, terrible. Ils sont complètement cons. Ils n’auraient jamais dû le sortir », a-t-il déclaré.
Cette sortie, perçue comme condescendante par de nombreux observateurs, a suscité une vive indignation. Le gouvernement haïtien a immédiatement réagi en convoquant l’ambassadeur de France à Port-au-Prince pour protester contre ces propos jugés inacceptables et irrespectueux envers la souveraineté haïtienne.
Lors d’un discours prononcé depuis le quai de Valongo à Rio, Macron affirme que « ce sont les Haïtiens qui ont tué Haïti ». Ces déclarations ont ravivé les critiques sur le rôle historique de la France dans la crise haïtienne, notamment la dette imposée au pays en 1825, souvent citée comme un frein majeur à son développement.
Suite à ce discours qui a soulevé des polémiques, de nombreux Haïtiens appellent à des démarches judiciaires pour exiger le remboursement de cette dette historique, assortie d’intérêts, estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars. La tension entre les deux pays met une fois de plus en lumière les attentes d’Haïti en matière de reconnaissance et de réparation pour les injustices subies dans le passé.
Noël Adoum