Le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP) a animé un point de presse ce 02 mars 2024 à la radio FM Liberté. Cette déclaration est relative à la mort du président du Parti Socialiste Sans Frontière (PSF) Yaya Dillo Djerou Betchi suite aux évènements du 27 au 28 février. Le GCAP condamne «l’assasinat» du leader du PSF.

Les membres de GCAP par la voix de M. Nasour Ibrahim Koussami se dit éprouvé par leur tolérance vis-à-vis de l’injustice et de la dictature. Ils relèvent que, ce qui est arrivé à leur camarade Yaya Dillo, ces derniers jours et son «assassinat dans des conditions ignobles», à la suite de celui de sa mère il y a trois ans, participe de l’objectif ultime et de la détermination de la junte de liquider tout-acteur politique gênant, et cela n’a rien à voir avec la loi ou son application.
Le GCAP estime que Yaya Dillo, en tant qu’acteur politique, s’est plaint de l’instrumentalisation du système judiciaire qui opprime le Peuple tchadien et justifie l’imposition d’une dictature implacable. «C’est seulement à cause de cette prise de position que Yaya a été lâchement tué, et son corps sans vie a été exposé dans leur palais comme un trophée, à la vue de leurs partisans pour démontrer leur pouvoir de transformer ce pays en un pays de non-loi», dit-il.

Pour le GCAP, «l’assassinat barbare de Yaya Dillo et de ses militants nous interpelle tous car, même des innocents en ont fait les frais en payant de leur vie». Il poursuit que des tonnes de gaz lacrymogènes et de tirs nourris à armes lourdes sur le siège du Parti Socialiste Sans Frontière où se trouvaient des parents, des militants et des amis du leader du PSF montre la détermination de la junte d’obtenir la reddition de tout opposant par les armes. Simplement, parce que le régime militaire de Mahamat Deby Itno voulait montrer à tous l’amère saveur de la contestation politique.

Selon le GCAP, le système pense qu’en tuant Yaya, la transmission du pouvoir dynastique est assurée et que le Peuple tchadien sera soumis, vaille que vaille, à la dictature, mais le GCAP lui dit qu’il se trompe largement, parce que, «Yaya est vivant dans le rêve de chaque Tchadien, qui aspire au changement, il est vivant dans nos désirs ardents, pour la liberté et la dignité, il est vivant dans le cœur de ceux qui aspirent à un Tchad juste et prospère».

Le GCAP souligne que l’armée nationale était connue pour sa bravoure sur les champs de bataille, dans les guerres de libération, dans la lutte contre le terrorisme et dans la sauvegarde des nations du Sahel, mais le 28 février, cette marque d’honneur, est à jamais ternie.Le GCAP lance le hashtag «il a tué Yaya Dillo, il ne sera pas Président du Tchad» et appelle le peuple à l’unité pour combattre l’injustice, l’insécurité et la souffrance qui gangrènent le pays depuis trois décennies.

Noël Adoum

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