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7 mois après l’élection présidentielle, Succès Masra, leader du parti Les Transformateurs, a officiellement reconnu sa défaite face au président Mahamat Idriss Déby Itno. Une reconnaissance formulée lors d’un direct sur sa page Facebook, qui a suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique tchadienne. Pour certains, il s’agit d’un revirement politique majeur, tandis que d’autres y voient une adaptation aux réalités du pouvoir.
Dr Manga Makrada Maina, président du Mouvement Démocratique Africain (MODEMA), analyse cette évolution à travers le prisme de la Realpolitik. « À mon humble avis, rien ne m’étonne dans ce jeu que certains peuvent appeler un revirement. C’est la Realpolitik. Au Tchad ou ailleurs, il faut admettre que la politique ne se décrète pas, elle se vit. Elle n’est pas figée. Elle s’incarne dans le consensus, qui n’est pas un renoncement aux principes, mais une intelligence de l’instant, une capacité à bâtir des ponts là où d’autres érigent des murs de division ou de méfiance. »
Ce changement de posture de Succès Masra invite à la réflexion sur les dynamiques du pouvoir et les compromis inhérents à la gouvernance. Pour Dr Manga Makrada Maina, l’essentiel réside dans la capacité à dépasser les divergences pour construire une vision commune. « Je suis réaliste, et je ne jetterai pas l’anathème sur ceux qui pensent différemment, car la diversité des opinions est une richesse, non une menace. La construction de notre pays, le Tchad, repose sur la confrontation d’idées et sur des compromis qui ne trahissent pas les valeurs fondamentales, mais qui permettent d’avancer ensemble vers des objectifs communs. Les grands hommes savent tendre la main avec modestie, car gouverner, c’est aussi savoir rassembler. »
Néanmoins, de nombreuses interrogations demeurent quant aux termes exacts de ce rapprochement entre le leader des Transformateurs et le chef de l’État. « Nous ne connaissons pas les contours exacts du rapprochement entre le leader des Transformateurs Succès Masra et le président Mahamat Idriss Déby Itno, ni les éléments d’un éventuel accord. N’ayant pas connaissance des termes de cet accord, il serait précipité de le condamner de facto ou de critiquer qui que ce soit. Ce qui importe avant tout, c’est que toute initiative politique contribue à la réconciliation nationale, au développement du pays et à la consolidation de la cohésion sociale », dit-il.
Ce tournant politique soulève selon Dr Makrada une question centrale, « ce rapprochement servira-t-il la nation dans son ensemble ou renforcera-t-il des intérêts partisans ? L’avenir apportera, sans doute, une réponse », conclut-il.
Abderamane Moussa Amadaye
