
La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) organise un atelier du 05 au 06 mai 2025 un atelier de formation des acteurs des médias sur les Droits de l’Homme et de lutte contre la désinformation et les discours de haine à la maison des médias du Tchad.
L’atelier organisé à l’intention des professionnels des médias, qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2025, a vu la présence des membres de CNDH, et de plusieurs journalistes. Le président de l’Union des Journalistes Tchadiens Abbas Mahamoud Tahir relève que l’atelier vise à renforcer les capacités de 30 professionnels des médias autour des droits de l’Homme, du monitoring des violations, des discours de haine, et des pratiques vertueuses pour garantir une information responsable. Il s’inscrit dans un contexte national où certains usages médiatiques contribuent à la désinformation ou à l’incitation à la haine, mettant en péril la cohésion sociale et les droits fondamentaux, dit-il.
Le président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) Belngar Larme Jacques souligne, que l’accès aisé de tous aux réseaux sociaux ont contribué à propager à une vitesse lumière sur la désinformation et à attiser la haine, foulant au pied le code d’éthique et de déontologie qui les régit. «Certains journalistes se livrent à cœur joie à la désinformation et se plaisent à proférer des injures, des menaces. Ils s’adonnent gaiement à la diffamation et n’hésitent pas à porter atteinte à l’honneur des individus, des communautés ethniques ou religieuses mettant ainsi à rude épreuve les efforts de l’Etat tchadien dans la promotion du vivre ensemble et la cohésion sociale», a-t-il martelé.
Selon lui, la désinformation et l’incitation à la haine constituent des violations des droits de l’Homme en ce sens qu’elles entravent l’accès, d’une part, à l’information juste, fiable, vérifiée et basée sur des faits réels, et d’autre part, sont sources de division, de conflits, de violences. d’intolérance et d’exclusion. «Il est temps que les responsables des médias tchadiens prennent au sérieux les questions relatives à la désinformation et aux discours de haine et s’attèlent à faire en sorte que ces phénomènes ne ternissent pas leurs images et leurs rôles en tant qu’artisan de la Paix», a-t-il ajouté.
La CNDH rappelle que le code d’éthique et de déontologie du journaliste tchadien doit constituer un bréviaire pour toutes les femmes et tous les hommes de la presse. s’insurgeant contre la désinformation, ce code bien ficelé et articulé invite les journalistes à ne publier que les faits dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies. Car le code d’éthique et de déontologie du journaliste tchadien oriente sagement les femmes et hommes de médias à respecter la vie privée et la sphère intime de l’individu et appelle à s’abstenir de toute atteinte à la vie sociale, parmi lesquelles, l’incitation au tribalisme, au régionalisme, au confessionnalisme, à la xénophobie, à la haine, à la violence, à la révolte, au crime et au délit.
Noël Adoum