Par un communiqué de presse publié ce 20 mai 2025, l’Alliance Panafricaine UMOJA-Toumaï par la voix de ses coordonnateurs exprime sa profonde indignation face à la multiplication des violences inter-communautaires, dont les massacres de Beynamar ne sont que le dernier épisode tragique d’une série d’abandons étatiques.

Umoja-Toumaï relève que l’État, désormais incapable de garantir la sécurité, la justice ou même la dignité de
ses citoyens, n’a plus d’autre légitimité que celle qu’il devrait être prêt à restaurer par un véritable contrat social nouveau. «Alors que le droit à la vie, à la sécurité et à la protection est reconnu à chaque citoyen, l’État reste passif face aux exactions, se contentant de réprimer ceux qui osent proposer des formes d’autodéfense collective, comme l’a fait Succès Masra, aujourd’hui arbitrairement détenu», a martelé l’alliance.

L’Alliance appelle donc à sa libération immédiate, ainsi qu’à celle de tous les acteurs politiques et médiatiques arrêtés pour leurs opinions ou mobilisations citoyennes. Pour l’alliance, au-delà de l’aspect sécuritaire et le climat de terreur qui règne depuis l’ouverture de la
transition politique pilotée depuis Paris, l’Alliance UMOJA-TOUMAI dénonce l’échec flagrant de la politique foncière et de promotion de l’agriculture et de l’élevage, deux secteurs essentiels à la stabilité et à la souveraineté du Tchad avec des conflits agro-pastoraux non
anticipés, nourris par une inaction étatique persistante et une marginalisation des savoirs et des leadership endogènes en matière de gestion de l’espace et des ressources naturelles.

L’Alliance rappelle que la loi foncière actuelle est inadaptée, car elle s’appuie sur un modèle républicain hérité du colonisateur et qui a sciemment piétiné les droits coutumiers et les légitimités territoriales historiques. «En refusant de reconnaître le principe fondamental selon
lequel la terre appartient au premier occupant, l’État crée les conditions de l’injustice foncière, de la dépossession, et in fine, de l’insécurité», a-t-elle lancé.

L’Alliance Panafricaine UMOJA-TOUMAI exige la libération immédiate de Succès Masra, de Robert Gam et de tous les prisonniers d’opinion Elle exige également la reconnaissance légale du droit à l’autodéfense communautaire, strictement encadrée par la loi, la réforme immédiate de la loi foncière, en la fondant sur la reconnaissance du droit des premiers occupants, et en l’adaptant aux réalités contemporaines, une nouvelle politique nationale agricole et pastorale, construite avec les communautés, qui favorise la délimitation claire des espaces d’élevage et d’agriculture, la création de mécanismes locaux de dialogue et de médiation, fondés sur les autorités traditionnelles et les responsables des collectivités locales élues etc.

Noël Adoum

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