Réunis cet après-midi, samedi 24 mai 2025 à la Maison des médias du Tchad, le collectif des avocats de Dr Succès Masra a tenu un point de presse pour dénoncer ce qu’il qualifie d’« instrumentalisation de la justice » et de « manœuvre politique » dans la procédure judiciaire en cours contre leur client. Une sortie qui vise directement le ministre de la Communication, Gassim Chérif, également porte-parole du gouvernement.

Arrêté le 16 mai 2025, inculpé et MASRA a été placé sous mandat de dépôt 5 jours plus tard. Alors que l’instruction suit son cours au troisième cabinet, ses avocats alertent sur une « volonté manifeste de lui priver d’un procès équitable ».

Dans leur déclaration, ils fustigent un communiqué officiel du gouvernement, daté du 22 mai, qu’ils estiment interférer dans le processus judiciaire. Selon eux, ce texte, en tentant d’empêcher la participation d’avocats étrangers à la défense de M. Masra, viole tant la présomption d’innocence que le droit fondamental à une défense libre et complète.

« Depuis quand le gouvernement se substitue-t-il au juge pour interdire à un inculpé de choisir ses conseils ? », s’est indigné le collectif, qui dénonce une tentative d’écarter les regards internationaux sur une affaire sensible. Citant l’Accord judiciaire franco-tchadien du 6 mars 1976 et l’article 50 du Code de procédure pénale, les avocats estiment que la présence de confrères étrangers ne saurait être assimilée à une atteinte à la souveraineté.

« Le gouvernement veut cacher ses ingérences. Ce qu’il redoute, c’est que la vérité éclate devant des témoins internationaux », ont-ils déclaré, accusant Gassim Chérif de s’ériger en « juge de l’audience ».

Face à ce qu’ils qualifient de « dérive », le collectif se dit prêt à porter l’affaire devant les instances régionales et internationales.

Abderamane Moussa Amadaye

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