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Tout est parti d’un simple post. Puis deux, puis dix. En quelques jours, la rumeur s’est propagée comme une traînée de poudre. La SONEMIC, Société Nationale d’Exploitation Minière et des Carrières, est accusée de stocker clandestinement de l’antimoine, un minerai précieux, pour l’exporter illégalement. Un bruit qui court, claque, se répète.

Dans les bus, aux abords des marchés, sur les bancs des maquis, la question brûle les lèvres, que se passe-t-il vraiment ?
Sur Facebook, X, TikTok, les vidéos se multiplient, les voix s’élèvent. Certains affirment avoir « vu », d’autres « entendu ». À N’Djamena, chacun devient subitement expert en logistique minière. Devant le siège de la SONEMIC, les curieux commentent, spéculent. À l’intérieur, les agents n’en reviennent pas, « C’est du pur mensonge ! Nous ne fonctionnons pas dans le noir », s’agace un cadre. « Ces accusations ne reposent sur rien. Il n’existe aucune zone de stockage informel. C’est une tentative de salir une institution qui met enfin de l’ordre dans le secteur minier. »

Un autre responsable complète, « Aujourd’hui, la SONEMIC verse des recettes importantes au Trésor public. C’est cela qui dérange. Certains, tapis dans l’ombre, veulent faire croire à une affaire obscure. Mais leur haine ne changera rien à notre engagement. »

Le cœur de cette réforme, c’est le Guichet Unique, mis en place par décret n°30/39/2023 pour centraliser la gestion des substances minérales, notamment l’or et les métaux précieux, « Avant, c’était l’anarchie totale », explique Charfadine Ardja Ismail, coordonnateur du Guichet Unique. « Désormais, toutes les étapes de la chaîne – des demandes à l’exportation – sont structurées et numériques. »

Le Guichet Unique regroupe sept services (accueil, caisse, dépôt de demande, service commercial, artisanat minier et SIG, informatique, laboratoire) et rassemble les représentants des ministères des Mines, de l’Environnement, des Finances, des Douanes et de la CCIAMA, « Toute personne – artisan, coopérative, société – peut venir légalement faire une demande. Les autorisations d’exportation sont délivrées sous 48h », ajoute Charfadine.

Ali Mahamat Ismaïl Chaïbo, chef de brigade, précise, « Notre mission est de lutter contre la fraude, vérifier sur le terrain l’origine et la quantité des marchandises, tout en assurant la fluidité des échanges. »

Mahamat Ali Hissein, commerçant spécialisé en or, confirme la fiabilité du système, « Les analyses de notre laboratoire sont équivalentes à celles de Dubaï. »

Enfin, Ahmat Mahamat Haroun, SG du SYNOR, salue une révolution. « Avant, tout se faisait en cachette. Aujourd’hui, tout est clair, centralisé, les paiements vont directement à l’État. C’est une avancée majeure. »

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