Par un communiqué de presse publié ce 05 août 2025, la Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tamma dit exprimer son indignation face à la mort tragique et suspecte du haut cadre d’administration publique Fulbert Mouanodji, brûlé vif à Abéché le 02 août dernier, dans des conditions abominables qui interpellent la conscience nationale. Elle exige la vérité et justice sur cette affaire.

La coordination des actions citoyennes Wakit Tamma relève qu’il n’y a aucun doute, au vu des éléments factuelles circulant depuis cette funeste journée, qu’il a été l’objet d’un assassinat odieux. Dans ces circonstances, «la découverte de son cadavre, le corps brûlé et criblé de balles, ne peut être le fait d’un suicide par immolation, comme l’a soutenu le fameux chef de race affirmation grossière et gravissime», reprise plus tard par le Procureur général près la Cour d’appel d’Abéché, M. Saleh Ali Abdéramane, déclarant que les premiers éléments recueillis laissent penser à
«un suicide par immolation». Et d’ajouter que, «des investigations se poursuivent pour éclaircir les motivations de ce geste dramatique et établir la vérité avec certitude».

La coordination souligne que la thèse d’un suicide ne saurait être retenue compte tenu des appels au secours lancés aux parents et amis ainsi que l’éloquence de la vidéo amateur qui inonde la toile depuis lors où le concerné brûlé déambuler pour demander de l’aide devant une porte avant sa mort. Wakit Tamma s’interroge, comment prétendre établir la vérité des faits quand le corps a été précipitamment inhumé sans autopsie préalable et sans ni l’accord ni la présence de sa famille ? Comment croire à la bonne foi et à la sincérité des autorités quand elles affirment avoir été contraintes d’inhumer le corps pour éviter sa décomposition moins de 24 heures après sa mort ? 

Selon Wakit Tamma ses questionnements plaident pour un «ignoble assassinat» doublé de la non-assistance à la personne en danger. «Un crime d’État si l’on tient compte, en outre, du statut de cadre de l’administration publique, du traitement de cette affaire par les autorités, de l’implication présumée des agents de renseignements étatiques, et un appareil sécuritaire opaque», dit la Coordination. Elle poursuit, le cas Fulbert Mouanodji s’inscrit dans une dérive sécuritaire autoritariste et s’ajoute à une longue liste de crimes d’État non élucidés tout en donnant l’exemple sur le cas l’opposant Masra Succès, livré a la justice, en bouc émissaire, celui du feu Yaya Dillo Djerou, tué dans des conditions controversées dans le siège de son parti en plein jour dans la capitale ainsi que plusieurs militants de la société civile et cadres de l’administration arrêtés, torturés, ou réduits au silence depuis 2021. Aussi, constate-t-on que «la justice est instrumentalisée pour éliminer les opposants, intimider les cadres critiques ou réprimer les protestations populaires», constate Wakit Tamma.

Face à cette situation qu’elle qualifie de gravissime, la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma,condamne cet assassinat ignoble et exige une enquête indépendante et ouverte, incluant des représentants de la société civile crédible, des organisations internationales et des avocats indépendants. Elle dénonce l’usage systématique de la force et de la terreur d’État contre les citoyens, y compris les hauts fonctionnaires et interpelle la communauté internationale et les partenaires du Tchad sur leur silence tout en  appelant à des sanctions ciblées contre les responsables.

Noël Adoum

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