Le Tchad a surpris par une hausse record de sa production de riz, permettant à la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) de franchir un cap symbolique en 2024. La région reste toujours dépendante des importations pour nourrir ses populations.

En 2024, les pays de la CEMAC ont produit 774 300 tonnes de riz paddy, en hausse de 21% sur un an glissant. Cette hausse a été portée par le Tchad, dont les volumes sont passés de 224 000 tonnes en 2023 à 347 200 tonnes en 2024, soit une progression de 55 % (+123 200 tonnes). C’est la meilleure performance du pays en six ans, après les pics de 2019 (290 600 t) et 2020 (278 100 t) selon le site Ecomatin.

Le rapport ne précise pas les raisons de la forte hausse de la production rizicole en 2024. Mais plusieurs initiatives semblent avoir porté leurs fruits. On peut citer l’introduction de nouvelles variétés de riz, Orylux 6 et Nerica L19 importées du Bénin, la mise en œuvre du Projet d’appui au développement des infrastructures rurales et de la promotion des chaînes de valeurs agricoles (Padir-CVA) financé par la Banque Africaine de Développement (BAD), ainsi que l’adhésion du pays à la Coalition africaine pour le développement de la riziculture (Card), qui lui apporte un appui technique. Cette performance reste toutefois insuffisante face à une demande nationale estimée à 450 000 tonnes de riz blanchi. Avec une production couvrant 44,8 % de l’offre régionale mais inférieure aux besoins internes, le Tchad doit importer chaque année 150 000 à 200 000 tonnes pour combler le déficit.

Dans son Programme national de développement «Tchad Connexion», le gouvernement prévoit de doubler la production agricole d’ici 2030, avec un budget de 1 045 milliards de francs FCFA. Pour le riz en particulier, la cible est de passer de 220 000 tonnes en 2023 à 1,62 million de tonnes en 2030. Les efforts se concentreront sur les zones de production stratégiques notamment les plaines inondables du Mayo-Kebbi et de la Tandjilé, les zones nord et sud de N’Djamena, ainsi que les nouvelles zones productrices du Salamat et du Lac, identifiées dès 2021 par l’Agence nationale d’appui au développement rural.

Noël Adoum

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