En RDC, un groupe de 261 députés nationaux a annoncé, ce 15 septembre 2025, avoir officiellement déposé des pétitions visant la destitution de plusieurs membres du bureau de l’Assemblée nationale, dont son président, Vital Kamerhe. Les signataires dénoncent une mauvaise gestion de la Chambre basse, le blocage du contrôle parlementaire, un manque de transparence, ainsi que dix mois d’arriérés dans les frais de fonctionnement et la couverture médicale des élus.

C’est du jamais vu en République Démocratique du Congo (RDC). Le jour de la rentrée parlementaire secoué par une vague de pétition contre les Présidents de l’assemblée nationale et du Sénat.
Vital Kamhere a choisi de demander pardon plutôt que le bras de fer. Les 261 députés pétitionnaires maintiennent leur position et rejettent le pardon exprimé par le président de l’Assemblée nationale, « qui s’excuse s’accuse », ont-ils déclaré par la voix de l’élu de Butembo, Crispin Mbindule, en annonçant qu’ils saisiront la justice.

Selon le député Samuel Yumba, porte-parole des pétitionnaires, les documents ont été remis au cabinet du premier vice-président, expliquant que «la pétition contre l’honorable Vital Kamerhe a recueilli plus de 261 signatures, soit bien au-delà de la majorité requise par le règlement intérieur». Les députés demandent l’application stricte de l’article 31 du règlement intérieur, qui prévoit que la plénière soit présidée par un membre non visé par la pétition, tout en espèrant sa convocation dans un délai de 72 heures.

Le président de l’Assemblée Nationale Vital Kamerhe a reconnu le droit légitime des députés à exercer leur pouvoir de contrôle, et appelle au calme et à la retenue. Il a invité les pétitionnaires à reconsidérer leur démarche au nom de la paix, de l’unité et de la cohésion nationale. «Il s’agit d’un exercice parlementaire légitime qui témoigne de la vitalité de notre démocratie. Mais cette initiative mérite d’être reconsidérée à la lumière des avancées enregistrées dans la prise en charge des préoccupations soulevées, et du contexte particulier que traverse notre pays», a-t-il souligné.

Le Président de l’Assemblée a également exprimé ses regrets à l’endroit des députés qui auraient pu se sentir heurtés par sa conduite ou ses propos, «s’il y en a parmi vous qui se sont sentis froissés, heurtés ou dérangés de quelque manière que ce soit par ma conduite ou mes propos, qu’ils daignent accepter l’expression de mes regrets les plus sincères, et j’implore leur pardon», a-t-il déclaré.

Les pétitionnaires relèvent que sur les sept membres du bureau de l’Assemblée nationale, seuls le premier vice-président et le deuxième vice-président ne sont pas concernés par les pétitions.

Noël Adoum

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