Le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Belngar Larmé Jacques a officiellement lancé l’atelier de validation du rapport des missions d’évaluation des conditions carcérales au Tchad, ce mardi 16 septembre 2025 à l’hôtel de l’Amitié de N’Djamena.

Organisé par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) en collaboration avec l’ECES (European Centre for Electoral Support) dans le cadre du projet PAPPE (Projet d’Appui au Parlement et aux Processus Electoraux), cet événement vise prioritairement à évaluer et consolider le rapport global des missions d’évaluation sur les conditions de détention au Tchad, dans le but de dresser un panorama exhaustif et précis de la situation carcérale du Tchad. La Représentante pays de l’ECES et Coordinatrice du projet PAPPE au Tchad Madjiguene Thiam, a souligné l’engagement de l’Union Européenne, principal bailleur du projet, à soutenir la promotion des droits de l’Homme au Tchad, mettant en avant l’appui technique apporté à la CNDH depuis deux ans dans une démarche de coopération multi-acteurs pour obtenir de résultats durables.

La Représentante de l’ambassadeur de l’Union Européenne au Tchad, a insisté sur le soutien financier de 8 millions d’euros destinés à renforcer la démocratie et la transparence. Selon elle, la protection des droits humains constitue une condition sine qua non au développement et à la prospérité. Elle a salué les efforts des autorités tchadiennes en faveur de l’État de droit tout en promettant la poursuite de l’appui soutenu de l’Union Européenne dans ce domaine.

Le ministre de la Justice, garde des sceaux et chargé des droits humains, le Dr Youssouf Tom, a souligné la nécessité d’une évaluation rigoureuse et transparente des conditions carcérales, tout en rappelant que la protection constitutionnelle doit s’appliquer à tous les citoyens, y compris aux personnes détenues, sans distinction. Conscient des faiblesses persistantes, il a annoncé la création d’une commission chargée d’identifier les difficultés et de proposer des solutions adaptées, insistant sur l’importance d’un soutien renforcé tant sur le plan technique que financier, ainsi que la formation continue du personnel pénitentiaire et des magistrats. Ces éléments sont indispensables pour transformer les établissements en véritables lieux de réinsertion sociale, dit-il.

Le président de la CNDH, Belngar Larmé Jacques, après avoir rappelé les missions fondamentales de son institution, déclare que la situation des détenus constitue un enjeu sociétal majeur, étant donné les nombreuses violations des droits fondamentaux qu’ils subissent souvent dans les prisons tchadiennes. Citant l’article 5 de la Loi N°28, il a réaffirmé la compétence de la CNDH à visiter les lieux de détention et à contrôler le respect des droits, tout en mettant en lumière les difficultés liées à la non-application effective des garanties prévues par les textes nationaux et internationaux ratifiés par le Tchad, notamment en raison de l’insuffisance des services sociaux de base, de l’accès limité à la justice à cause de la rareté des magistrats et des lenteurs procédurales.

Notons que l’atelier a pour ambition d’établir des bonnes pratiques conformes aux engagements internationaux notamment les Règles Nelson Mandela, qui servent de référentiel en matière de traitement des détenus.

Azibert Moussa

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