Par un communiqué de presse publié ce 18 septembre 2025, la Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tamma par la voix de ses porte-paroles dénonce la dérive autoritaire, rejette la révision constitutionnelle indiquant qu’elle marque un nouveau recul démocratique pour le Tchad.

La Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tamma relève qu’en envisageant de prolonger le mandat présidentiel de cinq à sept ans, de supprimer toute limitation du nombre de mandats et ouvrir la possibilité pour le chef de l’État de cumuler ses fonctions avec des responsabilités partisanes, le régime actuel reproduit les mécanismes d’accaparement du pouvoir déjà vécus sous l’ancien régime du père, dit-elle.

Wakit Tamma relève que l’histoire semble se répéter, car au lieu de corriger les dérives du passé, le “fils” marche sur les traces de son prédécesseur. «Les fractures qui ont plongé notre pays dans l’instabilité et l’exclusion pendant trois
décennies se prolongent aujourd’hui, sous une nouvelle façade. L’argument de la stabilité, brandi hier pour justifier la confiscation du pouvoir, revient comme un refrain pour masquer la volonté de s’éterniser à la tête de l’État», a souligné la Coordination, ajoutant que, «cette dérive n’est pas uniquement le fait du régime en place. La classe politique, par ses compromissions, ses silences ou ses calculs égoïstes, a contribué à noyer l’espoir du peuple».

La Coordination estime que les institutions censées protéger la République et assurer l’équilibre des pouvoirs ont failli à leur mission. En renonçant à leur indépendance, elles ont ouvert la voie à une révision constitutionnelle qui verrouille davantage le jeu démocratique. «Ces amendements ne traduisent pas la volonté du peuple tchadien : ils
confirment la continuité d’un régime qui refuse l’alternance, concentre les pouvoirs et réduit l’État à l’expression d’intérêts particuliers», a indiqué Wakit Tamma.

Wakit Tamma dénonce avec force cette dérive autoritaire et rappelle que la démocratie
ne peut se construire sans alternance, sans limitation des mandats, sans institutions fortes et
indépendantes. «Le Tchad ne peut pas rester prisonnier d’une dynastie qui recycle les mêmes pratiques, produit les mêmes fractures et entretient les mêmes injustices», a lancé la Coordination.

Elle appelle le peuple tchadien à exercer sa responsabilité citoyenne, rester vigilant et refuser de confier son destin à des acteurs de mauvaise foi. Sans appeler au soulèvement, défendre sa souveraineté signifie bien plus, s’organiser, s’informer et participer activement à la vie publique en exigeant le respect du droit, à la classe politique et aux acteurs sociaux de se concerter et prendre des initiatives pour reconquérir leur rôle historique, à la communauté internationale d’assumer pleinement sa part de responsabilité.

Noël Adoum

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