Le journaliste djiboutien Mahamoud Djama, Directeur de Publication du média indépendant « La Voix de Djibouti » en exil, réagit avec fermeté à la suppression de la limite d’âge présidentielle votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale de son pays. Pour lui, « c’est un nouveau coup d’État constitutionnel orchestré par Ismaël Omar Guelleh pour s’assurer une présidence à vie ».
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« Ce n’est pas la première fois, rappelle-t-il. En 2011 déjà, Guelleh avait violé la Constitution pour supprimer la limitation à deux mandats. Aujourd’hui, il fait sauter le dernier verrou démocratique. »
L’intégralité de l’interview à retrouver ici 👉🏾https://flashtchad.com/entretien-exclusif-avec-mahmoud-djama-journaliste-djiboutien-en-exil-djibouti-est-une-prison-a-ciel-ouvert-gardee-par-des-soldats-etrangers/
Interrogé sur la dissolution du Fonds souverain de Djibouti (FSD), Mahmoud Djama parle d’une « gestion mafieuse des affaires de l’État » et d’« un détournement massif orchestré par la famille présidentielle ». Il dénonce un flou total autour des sommes colossales disparues et souligne l’illégalité d’une telle décision, « prise par simple décret alors que le fonds avait été créé par une loi ».
Concernant la démission d’Alexis Mohamed, ancien conseiller spécial du président, le journaliste y voit « une fracture interne au clan au pouvoir ». Selon lui, « certains proches ne veulent plus cautionner les dérives du régime ».
Sur la présence militaire étrangère, il est catégorique : « Ces bases ne servent pas les Djiboutiens. Elles protègent le régime. Djibouti est devenu une prison à ciel ouvert gardée par des soldats étrangers. »
Enfin, Mahmoud Djama décrit une situation politique et sociale explosive : « La jeunesse est entre résignation et révolte. Des jeunes sont arrêtés chaque jour pour un simple post sur les réseaux sociaux. La presse est muselée, et même ceux qui travaillent pour le régime ne sont plus à l’abri des arrestations et des tortures. »
Pour ce journaliste exilé, la conclusion est sans appel : Djibouti vit sous la peur, mais le peuple finira par briser le silence.
Abderamane Moussa Amadaye