A l’occasion de la deuxième phase du projet de l’état civil accès pour le renforcement de la citoyenneté des élèves soutenue par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dont le lancement aura lieu demain, 29 octobre 2025 à Abéché, Mme Stéphanie Dongmo experte d’appui en charge de l’Etat Civil auprès de la représentation pour l’Afrique centrale de la francophonie a accordé une interview à la rédaction de Flashtchad.com. Interview.

Flashtchad.com : Bonsoir Mme Stéphanie Dongmo! pouvez-vous nous présenter brièvement l’objectif principal de votre mission au Tchad ?

Stéphanie Dongmo: L’organisation internationale de la Francophonie à travers sa mission au Tchad dont à N’Djamena et Abéché est là, pour appuyer les projets de l’Etat Civil soutenus par l’Organisation Internationale de la Francophonie. Le premier projet est accès pour le renforcement de la citoyenneté des élèves porté par l’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS). Il en est à sa deuxième phase car la première à permis de procédés 53 000 actes de naissances pour les enfants scolarisés qui n’avaient pas d’acte de naissance. Cette seconde phase sera officiellement lancée ce mercredi, 29 octobre à Abéché. Ce projet va nous permettre avec l’ANATS, 68 000 actes de naissances pour des enfants scolarisés qui n’ont pas d’actes de naissance. L’idée est de permettre à ces élèves de passer les examens de fin d’année afin de poursuivre leurs études. A la demande de l’Etat, L’OIF apporte un appui financier et technique afin d’accompagner les États dans la réforme de l’Etat Civil.

Flashtchad.com : Quelle est la place de cette initiative dans le cadre général des actions de l’OIF en Afrique centrale ?

Stéphanie Dongmo: En Afrique centrale, l’OIF appuie l’Etat civil au Cameroun, au Tchad, en RCA et au Gabon. Le projet est mis en cours depuis 2024 et nous travaillons à la demande des Etats membres pour un accompagnement à long terme. Le but est de venir en appui en complémentarité avec des actions faites sur le terrain et multiplier les efforts pour un impact en faveur des populations francophones.

Flashtchad.com : Comment cette mission s’inscrit-elle dans les priorités stratégiques de la Francophonie, notamment en matière de gouvernance et de droits fondamentaux?

Stéphanie Dongmo : Sous l’impulsion de la Secrétaire Générale de l’OIF, l’Etat civil est un coin prioritaire de la stratégie d’action de l’organisation 2024-2025, parce que le Droit en identité c’est un droit racine de tous les autres Droits afin de bénéficier des avantages. L’OIF a accès à son action sur l’enregistrement des naissances, dans le cadre des procédures étroites. Les axes d’interventions de l’OIF c’est aussi du plaidoyer auprès des Etats et gouvernements membres pour une meilleure prise en compte des questions relatives à l’état civil. C’est aussi la formation des acteurs de la chaîne de l’état civil et de la sensibilisation des populations mais également des leaders qui ont cette capacité de mobiliser les populations autour d’une cause et un accompagnement de réformes législatives. L’action de l’OIF se veut agir, dynamique et proche de la population tournée vers l’opérationnel avec des résultats concrets et qui se matérialisent dans la vie de population.

Flashtchad.com : cette opération d’octroi des actes d’état civil couvre t-elle l’ensemble du territoire national ou concerne-t-elle uniquement certaines provinces ciblées?

Stéphanie Dongmo : Dans la première phase, deux provinces seulement étaient concernées, l’Ennedi et la Tandjilé dans la seconde phase trois provinces concernées. C’est une action qui se fait progressivement et complémentaire. On privilégie les zones où il n’y a pas eu d’autres interventions.

Flashtchad.com : Quels sont les critères qui ont guidé le choix des zones d’intervention?

Stéphanie Dongmo : le choix de ces zones d’interventions est fait par l’ANATS qui porte de projets, l’OIF apporte seulement un appui technique et financier.

Flashtchad.com : Combien des bénéficiaires ou d’actes de naissance envisagez-vous d’enregistrer ou de délivrer à l’issue de la mission ?

Stéphanie Dongmo : Au total c’est 78 000 actes de naissances qui vont être produits dont 10 000 par technidev. C’est qui permet d’augmenter le taux d’enregistrement d’acte de naissance au Tchad et généralement en Afrique centrale où le taux est encore bas avec 41% seulement ce qui veut dire que deux sur trois n’ont pas d’actes de naissance d’état civile. Au total en 2025, près de 90 000 actes de naissance vont être produits sur ce projet. Mais dans le cadre de la programmation de la francophonie c’est un million d’actes de naissance qui vont être produits en Afrique centrale.

Flashtchad.com : À quelle catégorie de population s’adresse prioritairement cette opération ? (enfants, femmes, populations rurales, déplacés, etc.)

Stéphanie Dongmo : Ce projet comprend les populations déplacées, les enfants, les jeunes et les vieillards qui n’ont pas d’actes de naissance. Il n’y a pas de restriction sur ce projet, l’idéal est d’aller tout droit vers la population où le projet se fait ressentir et de travailler en étroite collaboration avec les partenaires locaux, les autorités locales et les sociétés civiles locales qui identifient les zones et orientent les projets.

Flashtchad.com : Enfin, quel message souhaitez-vous adresser aux parents tchadiens concernant la déclaration des naissances et l’importance de l’état civil ?

Stéphanie Dongmo : Établir un acte de naissance c’est le droit de l’enfant et le devoir du parent mais il y a parfois des situations difficiles notamment en cas de déplacement parce qu’il y a des zones perturbés avec des violences qui font que les services d’état civil ne sont plus directement accessible où que les gens ont d’autres priorités. C’est pourquoi il y a ces programmes de rattrapage de naissance pour donner la possibilité à des personnes qui n’ont pas pu faire enregistrer leurs enfants dans le délai de pouvoir quand même faire. Car c’est un travail de sensibilisation qui se veut permanent pour que chacun comprenne l’importance de l’enregistrement de l’acte de naissance, que chaque parent et chaque communauté comprenne. C’est aussi le travail de L’Etat de sensibiliser la population. L’idéal était de mettre sur pied pour que cet enregistrement se fasse de manière systématique.

Interview réalisée par Noël Adoum, journaliste à Flashtchad.com

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