
Mariam Cissé, âgée d’une vingtaine d’années, avait été arrêtée, jeudi 6 novembre, près de Tombouctou, dans le nord du Mali, par des hommes armés à motos. Selon plusieurs sources locales, ces membres présumés du Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) lui reprochaient de collaborer avec l’armée malienne et soutenue dans une de ses vidéos, l’armée ainsi que le colonel Assimi Goïta.
Vendredi, à la tombée de la nuit, ils l’ont amenée sur la place centrale de Tonka, son village, et l’ont fusillée devant une petite foule éberluée, sans qu’aucune force de défense ou de sécurité présente dans la zone intervienne. Sa mort a rapidement provoqué un émoi national, ponctué de nombreux hommages de ses compatriotes sur les réseaux sociaux.
Mariam Cissé faisait figure de célébrité locale grâce à ses près de 100 000 abonnés sur Tiktok – un nombre qui, trois jours après son assassinat, était monté à plus de 140 000. Sur ses courtes vidéos, elle exposait, sur un ton humoristique ou critique, son quotidien dans sa petite localité du nord du Mali. On la voyait également danser, se faire coiffer ou encore se baigner dans le fleuve Niger.
Sur d’autres images, qui lui ont probablement valu l’ire de ses assassins, la tiktokeuse affichait aussi ouvertement son soutien aux Forces armées maliennes. Fin octobre, elle était apparue à plusieurs reprises en treillis, avec parfois en fond sonore une musique à la gloire de l’armée et de la junte au pouvoir. Sur une autre vidéo montrant des militaires, publiée le 27 octobre, elle saluait <<< le retour de nos braves soldats ».
Jamais une femme n’avait été exécutée de la sorte par des djihadistes au Mali.