Fondée vers 1850, Abéché est une ville au riche passé historique. Elle a d’abord été la capitale du royaume du Ouaddaï, succédant à Ouara après une crise de la nappe phréatique et des troubles politiques. Cette décision marqua le transfert du Palais royal à Abéché, qui devint ensuite en 1909 le chef-lieu de la région du Ouaddaï, dans le cadre du Territoire du Tchad sous colonisation française. Depuis, cette cité historique n’a cessé de se transformer et de croître. La rédaction a échangé avec Daoud Doungous Taguilo, 3e maire adjoint de cette ville. Reportage.

Aujourd’hui, Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï et du département de Ouara, est la troisième ville la plus peuplée du pays, après N’Djamena, la capitale et Moundou, la ville économique du pays. Située à l’est du Tchad, la mairie d’Abéché, créée en 1958, supervise une ville en pleine expansion. En 14 ans, la superficie de la ville a doublé, passant de 3 000 m² en 2012 à près de 6 km² en 2024, selon Daoud Doungous Teguilo, 3e adjoint au maire. « La ville compte aujourd’hui 102 quartiers répartis sur 7 arrondissements, avec une population proche du million d’habitants », précise-t-il.

Cette croissance rapide s’explique notamment par le développement urbain et l’intégration des villages environnants dans le périmètre urbain. Autrefois confrontée à un grave problème d’accès à l’eau, Abéché a surmonté cet obstacle grâce à la réhabilitation de deux forages à Dabaniyir, abandonnés depuis 1994. « Ces forages, combinés à ceux déjà opérationnels, ont permis de résoudre en partie la pénurie d’eau en attendant la finalisation du projet de Biteha II», explique Doungous Taguilo.

D’autres défis subsistent. « L’électricité reste une préoccupation majeure, avec des coupures fréquentes qui plongent la ville dans le noir », déplore l’adjoint au maire. Côté salubrité, des efforts notables sont entrepris, 750 000 FCFA le mois sont alloués au nettoyage des rues bitumées, et des campagnes de sensibilisation sont menées pour maintenir les marchés et espaces publics propres.

Néanmoins, la ville fait face à des pratiques contraires à l’intérêt public, comme la construction anarchique de puisards et d’édifices sur des espaces publics. « Nous appelons la population à cesser ces pratiques qui nuisent à la bonne gestion de l’espace urbain », insiste Doungous Taguilo.

Abderamane Moussa Amadaye

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