Suite aux délestages intempestifs et à la hausse du prix du carburant au Tchad, la plupart des ménages et aussi des personnes exerçant des activités économiques qui dépendent de l’énergie utilisent désormais des groupes électrogènes branchés au bobonne de gaz à la place du carburant. Cette nouvelle technique qui consiste a transformé le carburateur du générateur au gaz butane présente des avantages mais aussi des risques.
Issakha Ali Abdallah, ingénieur en génie mécanique, diplômé de l’institut national des sciences et techniques d’Abéché (INSTA), relève que cette transformation présente un avantage économique considérable à court et moyen terme. «En transformant le carburateur initial au carburateur à gaz, l’usager économise plus d’argent en termes de dépenses liées au carburant. Au lieu de dépenser 5000 FCFA par jour il n’aura à dépenser que 2000 FCFA pour 2 à 3 jours», indique-t-il. L’ingénieur explique également que cette méthode cause à long terme des dommages pour le générateur et peut présenter un danger d’explosion. «A long-terme, l’usage de gaz expose le générateur à l’amortissement et à un faible rendement». Il affirme, «dans le temps, le cylindre va s’amortir et lorsqu’on décide de changer ce dernier, d’autres équipes vont nécessiter un changement et cela va impacter non seulement le rendement mais aussi la durée de vie du groupe électrogène».
Pour l’ingénieur, les groupes qui sont conçues à fonctionner avec du gaz ont un système spécifique appelé le “dozer”. «Ce système n’utilise pas directement le gaz. Au départ, on démarre le générateur avec du diesel avant de basculer au gaz», a-t-il laissé entendre.
Enfin, l’ingénieur Issakha, exhorte les usagers à garder le système initial des groupes pour écarter les risques d’amortissement et aussi souvent d’explosion. «Le fait de déposer la bonbonne de gaz à côté du groupe électrogène représente un risque d’inflammation. Il est fortement conseillé à ceux qui font usage, de le mettre à 5 mètres minimum du générateur », conclut-il.
Abderamane Moussa Amadaye