Angola: des violentes manifestations contre la hausse des prix font plus de 20 morts

Plusieurs personnes ont manifesté ce mardi dans les rues de la capitale angolaise pour dénoncer la cherté de la vie, le chômage croissant et la récente hausse des prix du carburant. Au moins 22 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres ont été blessées lors de manifestations à Luanda et dans différentes villes du pays.

Une mobilisation rare en raison de la décision du gouvernement d’augmenter les prix des carburants fortement subventionnés. Un pays dirigé d’une main ferme par le président João Lourenço depuis 2017. Brandissant des pancartes appelant au “changement” et scandant des slogans contre le pouvoir en place, les manifestants se sont rassemblés dans plusieurs quartiers de Luanda, notamment dans les environs de la Praça da Independência et le quartier populaire de Cazenga. Plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent une foule importante, encadrée par un dispositif policier renforcé. «Nous n’en pouvons plus ! Le pain, l’essence, tout est devenu trop cher. Nos salaires ne suivent pas, et nos enfants sont sans emploi», a témoigné Ana Paula, une manifestante de 34 ans, au micro d’une radio locale.

La protestation vise directement le président João Lourenço, dont les réformes économiques sont jugées inefficaces par une frange croissante de la population. Malgré une croissance tirée par les exportations pétrolières, la majorité des Angolais fait face à un quotidien difficile, entre inflation galopante et services publics dégradés.

A l’issue d’un conseil des ministres présidé par le chef de l’État João Lourenço, le ministre de l’Intérieur Manuel Homem à déclaré à la presse, «nous déplorons 22 morts, dont un policier», tout en faisant état de 197 blessés. Il a relevé que des supermarchés et des entrepôts ont été visés par les manifestants, qui ont emporté vivres et marchandises, causant des dégâts dans 66 magasins, précisant que plus de 1 200 personnes avaient été arrêtées.

Noël Adoum