Le verdict du baccalauréat 2024 est tombé vendredi 19 juillet dernier et le taux de réussite est bas, plus de 60% d’échec. Sur les 132 920 candidats présents, seulement 36 615 ont été admis, soit un taux de réussite de 37,26%, selon les chiffres communiqués officiellement à la télévision nationale (CRTV) par les autorités en charge de l’éducation. Ce chiffre est en chute libre comparé aux 75,73% de l’année précédente. En 24h, des médias locaux ont rapporté deux tentatives de suicides des candidats recalés. Rostand Tchami, journaliste et Rédacteur en chef du journal Santé Nature infos, explique les causes de cet échec massif au micro de Flash-Tchad.
Les résultats du baccalauréat de cette année au Cameroun est l’un des plus pires de l’histoire avec plus de 60% d’échecs. L’impact psychologique de ces résultats a conduit à des drames. À Yaoundé, une candidate du Lycée Moderne de Nkozoa a tenté de se suicider après avoir échoué, tout comme une autre élève du collège Marie Albert ont rapporté les médias locaux Camerounais. Le taux de réussite national a chuté de 38 % par rapport à l’année dernière, illustrant une crise dans le système éducatif, décrit Rostand Tchami, journaliste camerounais. Il indique que cette situation s’explique en partie par les tensions dans le corps enseignant, marquées par des grèves en début d’année réclamant des arriérés de salaire, des immatriculations à la fonction publique, des intégrations et un statut spécial pour les enseignants, demandes restées sans réponse du gouvernement. « En conséquence, l’enseignement s’est dégradé», dit-il. Ajoutant que les parents, de leur côté, sont de plus en plus préoccupés par la recherche de revenus au détriment de l’éducation de leurs enfants, lesquels sont influencés négativement par les réseaux sociaux, entraînant une augmentation de la consommation de substances psychotropes, de la violence scolaire et des comportements peu orthodoxe. Il relève également que, les examens du baccalauréat de cette année ont également été marqués par des fraudes, notamment des fuites d’épreuves. « Face à cette situation, le ministre des enseignements secondaires a annulé les délibérations, ne considérant admis que les candidats ayant obtenu une moyenne d’au moins 10, révélant ainsi le faible niveau des élèves», justifie le journaliste sur la cause de taux d’échec élevé au baccalauréat au Cameroun.
Pour Rostand Tchami, il est urgent de prendre conscience de cette crise et de convoquer des états généraux de l’éducation pour restaurer la valeur des examens nationaux, notamment le baccalauréat au Cameroun.
Abderamane Moussa Amadaye