Le Président camerounais, Paul Biya a convoqué une session extraordinaire de la conférence des Chefs d’État de la communauté économique monétaire de l’Afrique centrale qui regroupe 6 pays (Tchad, Cameroun, Centrafrique, Gabon, Congo Brazzaville et la Guinée Équatoriale). Cette conférence se tiendra, demain lundi 16 décembre 2024 au palais de l’unité à Yaoundé, capitale camerounaise en présence de la Directrice Générale de FMI, Kristalina Georgieva.
Les Etats membres de la CEMAC font face à défis économiques majeurs, notamment le surendettement et les récessions. Cette conférence convoquée en urgence par le régime de Biya vise à mettre sur table plusieurs sujets d’intérêt économique de la sous-région confrontée à des crises majeures. En croire à nos confrères Cameroun d’Eco matin ou de Online237, des sujets phares à l’ordre du jour est la menace de dévaluation du Franc CFA.
« La situation économique dans la sous-région est alarmante. La Guinée Équatoriale est plongée dans une récession profonde, tandis que le Congo-Brazzaville peine à honorer les salaires de ses fonctionnaires. Les autres pays membres de la CEMAC ne sont pas en reste, croulant sous le poids d’une dette insoutenable. Face à cette situation critique, les experts n’écartent pas la possibilité d’une dévaluation du Franc CFA d’Afrique Centrale, une mesure qui rappelle les heures sombres de 1994 (…) Ce risque sans précédent exige des réponses coordonnées et courageuses de la part des dirigeants de la sous-région. Le sommet de Yaoundé s’annonce donc comme un moment décisif pour l’avenir économique de l’Afrique centrale », analyse ainsi Online237. Mais une dévaluation entraînerait immédiatement une flambée des prix des biens importés, réduisant drastiquement le pouvoir d’achat des populations. En particulier, les ménages les plus modestes seraient lourdement affectés, aggravant ainsi les tensions sociales déjà palpables dans plusieurs pays.
Selon nos confrères d’Investir au Cameroun, le Programme de formation en politique économique (GPE) de l’Université de Yaoundé II, dirigé par le Pr Viviane Ondoua Biwole, a indiqué que le Cameroun, la RCA et la Guinée Équatoriale « risquent de ne pas recevoir de soutien budgétaire du FMI sans un engagement régional fort de la part des chefs d’État » à mettre en place des réformes visant à réduire le risque d’instabilité macro-économique qui plane actuellement sur la zone Cemac. D’où la convocation d’un sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac ce 16 décembre à Yaoundé. La directrice générale de cette institution financière internationale, Kristalina Georgieva, est d’ailleurs annoncée à cette rencontre au sommet.
Abdermane Moussa Amadaye