Investi candidat à la présidentielle par le parti de son défunt père, le mouvement patriotique du salut (MPS) puis soutenu par plus de 200 autres partis politiques, le chef de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno a accepté au lendemain des évènements tragiques du 27 au 28 février l’offre portée par l’alliance «Tchad Uni». Il est officiellement candidat en lice pour l’élection présidentielle de mai 2024.
Arrivé à la tête de la tête du pays en avril 2021 suite au décès de son père, Idriss Deby Itno, le jeune général qui a promis de pacifier le pays, de réconcilier les tchadiens, de passer le pouvoir à un civil à la fin de transition et rétablir l’ordre de constitutionnel a décidé ce 2 mars 2024 de se présenter à l’élection présidentielle sous la bannière d’une coalition de plus de 200 partis politiques dénommée «Tchad Uni». Il indique que c’est après une «profonde et sereine réflexion » qu’il accepte d’être candidat. « Rassuré par votre soutien, moi, Mahamat Idriss Deby Itno, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition pour un Tchad Uni », a-t-il déclaré à plus de 200 chefs de partis politiques présents lors d’une cérémonie organisée au Ministère des affaires étrangères à N’Djamena. Tout en assurant qu’il ne reculera devant aucun défi, le chef de la transition promet de combattre une fois de plus la pauvreté.
Pour l’opposant Nasour Koursami, président du parti Les patriotes et membre du principal groupe de l’opposition, le GCAP, estime qu’en acceptant d’être candidat aujourd’hui, Mahamat Idriss Deby Itno commet non seulement un abus de confiance manifeste, mais aussi une violation de l’accord qu’il a conclu avec le peuple tchadien. «Le président a fait la promesse claire et précise de ne pas se présenter à l’élection, créant ainsi une attente légitime de sorte qu’il s’agissait d’un accord contraignant avec la nation et le monde.En acceptant de se présenter aux prochaines élections, Mahamat a montré au monde entier qu’il est un menteur et qu’il ne s’intéresse qu’à son gain personnel que par les intérêts de la nation. Il est clair que les Tchadiens sont frustrés non seulement par le président, mais aussi par l’immoralité des dirigeants des partis politiques et des associations de la société civile qui participent activement à l’instauration d’une dictature», a déclaré Dr. Koursami. Pour lui, le Tchad, est un pays où «les lois n’ont aucun sens et où les institutions judiciaires sont dirigées par des criminels condamnés, de sorte que le cadre juridique et politique ne permet pas d’intenter des actions en justice pour disqualifier le président de sa candidature aux élections». Il estime que, «seule une révolution populaire est la solution pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos», a-t-il indiqué.
Abderamane Moussa Amadaye