Délestage à N’Djamena : la SNE reprend ses anciennes habitudes mais avec modération

Alors que la canicule s’installe, les coupures d’électricité refont surface à N’Djamena. La Société Nationale d’Électricité (SNE) alterne les périodes d’approvisionnement et de délestage, provoquant l’exaspération des habitants. Malgré les promesses récurrentes des autorités d’améliorer la situation, la réalité reste inchangée. Un tour dans la capitale tchadienne nous a permis de se rendre à l’évidence.

Si les délestages ne sont pas aussi drastiques que par le passé, ils restent néanmoins réguliers. Ce constat agace de nombreux N’Djaménois, qui peinent à mener leurs activités normalement.

« C’est toujours la même histoire. Chaque année, on nous dit que ça va s’améliorer, mais rien ne change », déplore Adam Mahamat, tenancier d’une alimentation. « Avec cette chaleur en plus en plein Ramadan, comment voulez-vous qu’on travaille sans électricité ? », s’interroge Zakaria Abdoulaye, tailleur au marché Al-Afia communément appelé « Souk Choléra ».

Gisèle, une restauratrice, exprime sa frustration « Mon frigo ne fonctionne pas toute la journée, il faut s’acheter de la glace et là c’est encore une autre dépense. La viande se gâte, et les clients se plaignent », a-t-elle témoigné.

Le manque d’électricité impacte non seulement les commerces mais aussi les ménages. Kaltouma Idriss, mère de famille, raconte, « les enfants ne dorment pas bien la nuit à cause de la chaleur. En plus on est obligé d’acheter des glaçons pour rafraîchir un peu l’eau en cette période de Ramadan malgré qu’on dispose de frigo à la maison »

Chaque année, les autorités annoncent des plans d’amélioration du réseau électrique. Pourtant, la situation reste précaire. « Nous travaillons pour garantir un approvisionnement stable », a affirmé le Directeur Général de la SNE à la presse. Mais sur le terrain, le quotidien des habitants reste inchangé malgré une légère amélioration.

En attendant une solution durable, les N’Djaménois doivent encore composer avec l’obscurité et la chaleur.

Abderamane Moussa Amadaye