La population de l’alliance des Etats du Sahel (AES) a organisé une géante manifestation ce mardi, 28 janvier 2024 au Niger, au Burkina Faso et au Mali, pour soutenir le retrait de leurs pays de l’organisation ouest-africaine, qui devient effectif mercredi.

Plusieurs affiches brandit par les manifestants parmi lesquelles l’on peut lire, « Que plus personne ne nous parle de la CEDEAO. À bas la CEDEAO vive l’AES. Laissez-nous gérer notre pays », Ces trois pays sahéliens, dirigés par des régimes militaires arrivés au pouvoir lors de putschs entre 2020 et 2023, font de leur souveraineté nationale une priorité et ont notamment tourné le dos à la France. «Ils ont formé leur propre confédération, l’Alliance des États du Sahel (AES) et annoncé il y a un an vouloir quitter la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qu’ils estiment inféodée à Paris.

Dans les rues de Niamey, plusieurs milliers de manifestants, avec en tête des membres du régime militaire, ont défilé dans le centre-ville. Plusieurs slogans hostiles au président français Emmanuel Macron ont été brandit, mais aussi à certains chefs d’État de la région avec lesquels le Niger entretient des relations tendues, comme le Bénin, le Nigeria ou la Côte d’Ivoire.

Le Niger est remonté contre l’organisation ouest-africaine qui avait menacé d’intervenir militairement après le coup d’État de juillet 2023 ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum. Falmata Taya, l’une des organisatrices de la manifestation, arborant une robe à l’effigie du général Abdourahamane Tiani. « Aujourd’hui 28 janvier 2025, c’est terminé, que plus personne ne nous parle de la CEDEAO », a ajouté pour sa part le colonel Ibro Amadou Bacharou, chef d’État major particulier de M. Tiani.


Dans la ville de plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés à la place de la Nation, dont le premier ministre Rimtalba Jean-Emmanuel Ouédraogo et des membres du gouvernement. « La CEDEAO est l’une des cordes de notre asservissement qui a été coupée. On n’a pas besoin de tuteur. Ceux qui sont dans la CEDEAO sont toujours sous tutelle»,a déclaré le chef du gouvernement Omar Michel Kopiah, président de Burkina Rempart, une organisation de la société civile. À Tenkodogo, les manifestants ont simulé un corps recouvert du drapeau de la CEDEAO et de celui de la France pour marquer la mort des relations diplomatiques inutiles et paternalistes. Au Mali, un rassemblement s’est tenu à Kurukanfuga, à quelques mètres de Bamako, un lieu de mémoire où se trouve le patrimoine du pays.

Les textes de l’organisation ouest-africaine imposent cependant un délai d’un an pour qu’il soit effectif. Après l’échec de tentatives de médiation, il entrera en vigueur mercredi. Certains membres de la CEDEAO comme le Togo et le Ghana ont récemment adopté une position plus souple envers les pays de l’AES.

Ces pays vont émettre dès mercredi leur propre passeport commun, sans remettre en cause dans l’immédiat la libre circulation dans la région.

Sawadogo Aliou, Ouagadougou-Burkina Faso, Flashtchad.com

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