En date du 09 décembre 2024, le Conseil National de Transition (CNT) a promu le général Mahamat Idriss Deby Itno au rang de maréchal du Tchad. Cette élévation a été adoptée par une large majorité avec 160 voix favorables (91,4%). La rédaction a fait réagir l’analyste politique Pr. Ahmat Mahamat Hassan sur ce sujet. Reportage.
Les membres du parlement de transition ont justifié cette décision d’élévation du président de la République Mahamat Idriss Deby Itno à la dignité de maréchal, par les services rendus à la nation et les nombreuses victoires militaires remportées à l’intérieur et à l’extérieur du Tchad. Cette promotion intervient également après une offensive militaire contre Boko Haram autour de la région du lac Tchad en octobre où les opérations Haskanites ont été lancées et dirigées sur le terrain par le président Mahamat Idriss Deby Itno.
L’analyste politique, Pr. Ahmat Mahamat Hassan, souligne qu’il ne s’attendait pas à cette élévation. « C’est vrai qu’il a du mérite mais c’est une très mauvaise idée de l’élever au rang de son père, car c’est du copier et coller. C’est comme s’il tentait d’imiter son défunt père », dit-il. Pr.Ahmat explique, la dernière fois, il a également accepté d’être le président d’honneur du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), pourtant le parti n’a eu qu’un seul président fondateur. Car il y a l’imitation à la virgule pour tenter de ressembler à son feu père, a-t-il laissé entendre. Il poursuit, cela confirme la critique selon laquelle c’est une dynastie. « Le Tchad n’est pas une République, ni un État de droit, c’est la propriété d’une famille, d’un clan armée qui a patrimonialisé le pouvoir. Et pire on lui cherche à le ressembler à la copie jusqu’aux cils de son défunt père », lance-t-il.
Pr. Ahmat estime que les conseillers nationaux de transition sont dans une situation de servitude et de subordination parce qu’ils ne disposent pas d’un minimum de légitimité. « Ils sont dans une situation de redevance au service de leur bienfaiteur. Cette imitation ne sert ni l’intéressé, ni le Tchad ni les tchadiens », a-t-il conclu.
Noël Adoum