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« Je suis en danger ». C’est par ces mots que Fulbert Mouanodji, haut cadre de l’État, a tenté de lancer son ultime appel à l’aide sur la toile bleue alors qu’il était dans le bus quittant N’Djamena à destination Abéché. Ancien directeur de cabinet à plusieurs reprises, dont la dernière auprès du délégué général du gouvernement dans l’Ennedi-Est, la province d’origine du président Mahamat Idriss Déby Itno, Fulbert n’était pas un inconnu. Et pourtant, quelques heures après ce message, il était retrouvé immolé à Abéché.

Comment un tel cri a-t-il pu rester sans réponse ? Comment un homme qui voulait mourir aurait-il cherché de l’aide ? Les images, les vidéos qui circulent, les zones d’ombre dans le récit officiel, et la rapidité avec laquelle on conclut à un suicide et procédé à l’enterrement sans l’aval de sa famille, laissent un malaise profond.

Fulbert n’était pas seulement un fonctionnaire. Il symbolisait cette élite administrative qui, malgré sa proximité avec le pouvoir, ne semble plus épargnée par la peur ou par la violence silencieuse qui gangrène notre société.

Ce drame nous met face à une vérité cruelle, si même ceux qui ont servi le pays au plus haut niveau ne trouvent plus protection, qu’en est-il du citoyen ordinaire ?

Plus qu’une enquête, il faut des réponses. Pas seulement pour comprendre la mort de Fulbert, mais pour questionner ce que devient notre nation quand l’alerte d’un haut cadre se transforme en oraison funèbre.

Combien de temps encore allons-nous vivre dans un pays où la peur bâillonne les vivants et où chaque voix qui s’éteint creuse un peu plus notre silence ? Fulbert nous laisse une question que nous ne pouvons plus fuir, allons-nous continuer à nous taire ?

Abderamane Moussa Amadaye

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