
Plusieurs hauts responsables tchadiens sont accusés de complicité dans la commission de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre au Soudan par une ONG soudanaise se faisant appeler «Priority Peace Sudan» devant la cour Pénale Internationale (CPI), le Gouvernement rejette en bloc, et avec la plus grande fermeté, ces accusations grotesques et politiquement motivées.
Les accusations concernent leur rôle présumé dans les exactions graves commises par les membres des Forces de Soutien Rapide au Soudan. Une accusation portée par une ONG soudanaise Priority Peace Sudan qui a saisi la CPI à travers un signalement par le biais du cabinet d’avocats français, Bourdon & Associés. Le président de la République, et quelques proches conseillers sont nommément cités pour leur participation à la réception d’équipements militaires venus des Émirats arabes unis et leur acheminement vers le Soudan voisin, à destination des Rapid Support Forces. […].
Le Ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger par la voix de son porte-parole Ibrahim Adam Mahamat a exprimé son indignation rejetant en bloc, et avec la plus grande fermeté, ces accusations grotesques et politiquement motivées. Depuis le déclenchement de ce conflit fratricide, le Tchad a adopté et maintenu une position de stricte neutralité, conforme aux principes du droit international, du bon voisinage et de la paix régionale, a-t-il indiqué.
Selon lui, contrairement aux allégations fallacieuses proférées à son encontre, le Tchad est victime directe de cette guerre. «Depuis 2023, plus d’un million cinq cent mille réfugiés soudanais ont trouvé protection sur le sol tchadien, faisant peser sur notre pays un fardeau humain, économique, social et environnemental considérable, assumé avec dignité, solidarité et responsabilité, souvent dans l’indifférence de la communauté internationale», a-t-il précisé, ajoutant qu’à aucun moment, le Tchad n’a pris part, de quelque manière que ce soit, à ce conflit. Au contraire, il n’a cessé d’appeler, dans les enceintes régionales et internationales, à un cessez-le-feu immédiat, à la protection des populations civiles et à une solution politique durable au drame soudanais. En outre, «le Tchad n’a manqué aucune occasion pour condamner sans équivoque toutes les violations des droits de l’Homme et des lois de la guerre», dit-il.
Le gouvernement rappelle que le véritable sujet d’interpellation internationale demeure la responsabilité directe des acteurs soudanais dans l’effondrement de l’État, la militarisation du pays, l’utilisation de méthodes de guerre prohibées ainsi que l’usage documenté d’armes chimiques par le gouvernement de Khartoum. Il estime la tentative grossière de faire porter au Tchad le chapeau de cette tragédie à travers une ONG créée opportunément en novembre 2025, n’est rien d’autre qu’une manœuvre de diversion, une fuite en avant d’un régime aux abois, cherchant à détourner l’attention de ses propres échecs, de ses responsabilités devant le droit International et de sa compromission avec les mouvements terroristes.
Noël Adoum