A l’ouverture de la Réunion de Haut Niveau des Chefs d’Etat et de Gouvernement consacrée à la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent à Rome en Italie, le Président de la République, Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a exprimé ses attentes et demandé un soutien accru à ses capacités de défense et de renseignement.

Lors de sa prise de parole, le maréchal Mahamat Idriss Deby Itno a présenté les causes de ce fléau du terrorisme dont les pays du Sahel, subissent les conséquences néfastes, l’envahissement de l’Afghanistan qui s’est soldé par l’établissement d’une base solide à Alqaida pour opérer ses crimes odieux un peu partout dans le monde, le changement de régime par la force en Iraq, notamment l’assassinat du Saddam Hussein a engendré l’avènement de Daesh et ses cruautés inhumaines qui ont endeuillé de milliers de familles dans le monde, l’assassinat du guide libyen Ghadafi qui a ouvert la voie à la création de plusieurs mouvements terroristes qui ont semé et sèment aujourd’hui encore, la mort dans plusieurs pays du Sahel ainsi que le renversement du régime soudanais d’Oumar Al Béchir provoquant l’effondrement du Soudan, suivi d’un drame humanitaire et sécuritaire de grande échelle. «Le néant créé au Soudan a également contribué au renforcement de mouvements extrémistes comme la secte terroriste Boko Haram», a-t-il ajouté.

Pour lui, «le terrorisme est né, en grande partie, de faits et gestes attribuables aux pays puissants qui se sont permis d’envahir des pays fragiles, de violer la souveraineté des États, de changer des régimes par la force brute, d’imposer leurs agendas et de créer le néant et le chaos qui ont effacé tout ordre établi». Car le vide institutionnel au sommet des États et le désordre systémique créés au sein de populations de pays livrés au chaos, se sont ajoutés au sous-développement, la pauvreté, l’ignorance et l’absence de perspectives qui accablent déjà ces États, pour créer les conditions propices à l’éclosion du grand banditisme sous toutes ses manifestations à savoir, la criminalité transfrontalière, le trafic des êtres humains, des armes, des munitions, des drogues, l’émigration clandestine et insécurité généralisée.

Le Maréchal relève que pendant que la menace grandissait et s’enracinait la réponse internationale n’a pas toujours été à la hauteur, ni dans sa nature, ni dans son ampleur, moins encore dans sa durée. «Le Tchad est en première ligne de cette guerre asymétrique. Il est non seulement une victime mais surtout un acteur majeur de la résistance contre la barbarie terroriste», a-t-il déclaré, soulignant toutes les missions que le pays a effectué dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Malgré ces succès incontestables sur les champs de bataille, «nous n’avons pas encore gagné la guerre contre les groupuscules terroristes qui se réorganisent en permanence pour poursuivre leur dessein destructeur», a-t-il indiqué.

Le Tchad a exprimé ses attentes parmi lesquelles, les engagements financiers, logistiques et politiques concrets, un soutien accru à ses capacités de défense et de renseignement, une solidarité réelle envers les Etats d’accueil. «Nous hébergeons plus de deux millions de réfugiés, la plupart, des Soudanais mais aussi des Centrafricains, des Camerounais, des Nigérians. Chaque camp, chaque abri, chaque école construite pour ces victimes est un rempart contre la radicalisation», dit-il.

Noël Adoum

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