
Face à l’augmentation des divorces, la Corée du Nord entreprend une campagne radicale pour dissuader les séparations. Et va jusqu’à emprisonner les “fautifs” dans des camps de travail pendant plusieurs mois.
Si l’importance de la Corée du Nord sur la scène internationale s’est fortement accrue récemment, entre soutien de poids à l’effort de guerre russe et nouvelle hausse du ton contre Séoul et Washington, Pyongyang a bien du mal à s’extirper de son marasme économique.
Ce dernier a eu plusieurs conséquences inattendues, dont une hausse du nombre de séparations de couples. Le régime a donc mis en place une solution sévère et radicale, plaçant mari et femme dans un camp de travail pendant un à six mois pour expier leurs “crimes”, révèlent plusieurs citoyens nord-coréens interrogés par Radio Free Asia.
En Corée du Nord, le divorce nécessite l’accord des deux parties et doit être reconnu par une cour judiciaire. Par le passé, seule la personne demandant le divorce était punie, même en cas d’abus physique. Le changement légal récent intervient alors que la crise sanitaire a durement frappé la Corée du Nord, qui s’est un peu coupée du reste du monde au début de la pandémie.
Pyongyang avait déjà lancé un programme éducatif visant à limiter le nombre de divorces, centré spécifiquement sur les femmes et les valeurs familiales. La campagne s’accompagnait dans le même temps d’humiliations publiques qui ciblaient les parents divorçant, tout en tenant pour responsables les entreprises au sein desquelles un fort taux de divorce était repéré.
Selon une femme divorcée sortant de trois mois de camp de travail, les femmes sont soumises à des peines généralement plus importantes que les hommes. D’après cette dernière, les divorces surviennent le plus souvent parmi les trentenaires et les quarantenaires, et sont principalement dus à des difficultés financières engendrant disputes et violences conjugales. Ces abus physiques masculins poussent alors les femmes à demander plus souvent le divorce que leur mari. Ce qui expliquerait les peines plus sévères.
Flashtchad avec BFM