La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé ce 27 juin 2025 un accord de paix, facilité par les États-Unis, visant à mettre fin aux combats meurtriers qui durent depuis des décennies dans l’Est de la RDC, tout en aidant le gouvernement et les entreprises américaines à accéder aux minéraux essentiels de la région.

Lors d’une réunion à la Maison-Blanche devant les ministres des Affaires étrangères des deux pays, le président américain Donald Trump a déclaré qu’«aujourd’hui, la violence et la destruction prennent fin, et la région entière ouvre un nouveau chapitre d’espoir et d’opportunités, d’harmonie, de prospérité et de paix». L’accord avait été signé plus tôt dans la salle des traités du département d’État, sous un portrait de Colin Powell, premier Afro-Américain à occuper le poste de haut diplomate américain. Le secrétaire d’État Marco Rubio y a qualifié cet accord de «moment important après 30 ans de guerre». La RDC est ravagée par un conflit avec plus de 100 groupes armés, dont le plus puissant est soutenu par le Rwanda, qui a fait des millions de morts depuis les années 1990.

La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a évoqué les millions de victimes du conflit en signant l’accord avec le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Tous deux ont exprimé leur optimisme, mais ont souligné l’important travail qu’il restait à accomplir pour mettre fin aux combats. «Certaines blessures guériront, mais elles ne disparaîtront jamais complètement. Car ceux qui ont le plus souffert nous observent. Ils attendent que cet accord soit respecté, et nous ne pouvons pas les décevoir», a expliqué la ministre congolaise des affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner.

Par contre le ministre Olivier Nduhungirehe a souligné la grande incertitude liée à la non-application des accords précédents, qui pour lui, «il ne fait aucun doute que la route à suivre ne sera pas facile. Mais grâce au soutien continu des États-Unis et d’autres partenaires, nous pensons qu’un tournant a été franchi», a-t-il affirmé.

Les deux parties prenantes avec Marco Rubio, ont salué le soutien du Qatar, pays arabe du Golfe, pour faciliter la conclusion de l’accord, sur lequel Doha travaille depuis des mois à la demande des États-Unis et d’autres pays.

L’accord contient des dispositions sur l’intégrité territoriale, l’interdiction des hostilités, ainsi que le désengagement, le désarmement et l’intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques.

La République Démocratique du Congo espère que les États-Unis lui apporteront le soutien sécuritaire nécessaire pour combattre les rebelles et éventuellement les inciter à se retirer des villes clés de Goma et de Bukavu, ainsi que de toute la région où le Rwanda compterait jusqu’à 4000 soldats. Le Rwanda a indiqué défendre ses intérêts territoriaux et ne pas soutenir le M23.

Quant aux rebelles du M23 ont souligné que l’accord ne les engagerait pas. Le groupe rebelle n’a pas été directement impliqué dans l’accord de paix prévu, bien qu’il ait participé à d’autres pourparlers de paix en cours.

Le Rwanda a également été accusé d’exploiter les minerais de l’est du Congo, utilisés dans la fabrication de téléphones intelligents, d’avions de chasse sophistiqués et bien d’autres ressources. Le Rwanda a nié toute implication.

De nombreux Congolais y voient principalement une occasion pour les États-Unis d’acquérir des minéraux essentiels, nécessaires à une grande partie de la technologie mondiale, après que leur gouvernement a sollicité le soutien de Donald Trump dans la lutte contre les rebelles. Donald Trump a fait pression pour obtenir l’accès à ces minéraux à un moment où les États-Unis et la Chine se disputent activement l’influence en Afrique.

Noël Adoum

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