
Invité de la télévision nationale ce soir 18 mars 2025, le porte-parole du gouvernement, Gassim Chérif, a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment la fin de la transition, l’accord de Doha, le processus de démobilisation, développement et réinsertion (DDR) ainsi que la récente visite de Marine Le Pen, qui a suscité de vives réactions.
D’entrée de jeu, il a tenu à rappeler que la transition écoulée fut un succès. Il a estimé que ce succès repose sur l’engagement personnel du chef de l’État. « La réussite de la transition est avant tout celle d’un homme : le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno. C’est sa volonté qui s’est imposée, sa manière de faire qui a prévalu, sa marque qui a dominé. Il a voulu ramener la paix au Tchad, réconcilier les Tchadiens et tendre la main à tous. Le mérite lui revient donc en premier lieu », a-t-il déclaré.
Selon lui, la réconciliation nationale a été rendue possible grâce à une prise de conscience collective. « Les Tchadiens, dans leur ensemble, se sont réconciliés parce qu’ils ont compris que notre pays, déchiré par des guerres fratricides, souffre d’un grave déficit de développement. Ces conflits constituent un frein, un obstacle majeur pour l’avenir du Tchad », dit-il.
L’accord de Doha a également été un tournant décisif, selon Gassim Chérif. « L’accord de Doha était un accord historique, non seulement par son ampleur, mais aussi par la diversité des acteurs impliqués. Il a rassemblé environ 38 à 40 mouvements militaires, voire plus. Nous avons passé cinq mois au Qatar, à Doha, dans un cadre ouvert, libre et transparent, où la contradiction était possible et où les intérêts des deux parties ont été pris en compte », a-t-il laissé entendre.
Le porte-parole du gouvernement a également lancé un appel à ceux qui hésitent encore à rejoindre le processus de paix. « Je les invite à rentrer et à adhérer à la méthode du Maréchal. La preuve en est que moi-même, j’ai fait ce choix. Beaucoup avaient parié sur l’échec de cette transition, sur l’échec du dialogue national et du pré-dialogue de Doha. Pourtant, le Président de la République et les autorités tchadiennes ont respecté tous leurs engagements. »
Concernant le DDR, il a reconnu des difficultés, notamment le manque de soutien de certains partenaires. « Le processus est enclenché, mais il est complexe et exigeant. Il faut aussi souligner que nos partenaires nous ont abandonnés en cours de route. Le Qatar, qui avait offert un cadre au gouvernement tchadien, n’a pas accompagné le processus jusqu’à son terme. »
Interrogé sur la visite de Marine Le Pen, Gassim Chérif a rappelé que le Tchad demeure souverain dans ses choix diplomatiques. « Marine Le Pen a effectué une visite de travail et d’amitié. Ce n’est pas la première fois qu’elle vient au Tchad. Une relation d’amitié existe entre elle et le Tchad, ce qui explique sa présence. »
Enfin, il a réaffirmé l’indépendance du pays en matière de relations internationales. « Le Tchad est libre de choisir ses partenaires. Qu’il s’agisse de Marine Le Pen ou de toute autre personnalité, les Tchadiens sont souverains et décident avec qui ils souhaitent dialoguer. Aucune pression extérieure ne dicte au Tchad ses choix. »
Abderamane Moussa Amadaye