Le Nigeria a catégoriquement rejeté les tentatives de l’administration Trump visant à expulser des migrants vers des pays tiers africains, dont le sien.

Intervenant depuis le sommet des BRICS au Brésil, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a dénoncé des «pressions considérables» des États-Unis pour accueillir des personnes expulsées, souvent sans lien avec le pays, y compris des prisonniers vénézuéliens. «Nous avons déjà assez de défis à relever chez nous», a déclaré Tuggar, rappelant les crises sécuritaires persistantes dans le Nord du Nigeria, les déplacements internes massifs et les tensions socio-économiques affectant plus de 230 millions d’habitants.

Cette stratégie américaine de déportation vers des pays tiers récemment utilisée pour expulser huit migrants non originaires vers le Soudan du Sud vise à contourner le refus de certains pays, comme la Chine, Cuba ou le Venezuela, de reprendre leurs ressortissants.

Le Nigeria, comme d’autres pays africains sollicités (Libéria, Sénégal, Mauritanie…), refuse de servir de «terre d’accueil par défaut» pour gérer une crise migratoire qui ne lui appartient pas. Avec une augmentation record de migrants africains arrêtés à la frontière sud des États-Unis (58 462 en 2023 contre 13 406 en 2022), les tensions migratoires prennent désormais une dimension globale, où les pays africains entendent faire entendre leur souveraineté.

AC

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