Le Tchad a célébré ce dimanche 1er décembre 2024 le 34e anniversaire de la Journée de la Liberté et de la démocratie. La rédaction de Flashtchad a fait réagir l’analyste politique Professeur Ahmat Mahamat Hassan à cette occasion.

1er décembre 1990- 1er décembre 2024, il y a exactement 34 ans que le Tchad a accédé à la démocratie. L’analyste politique Pr. Ahmat Mahamat Hassan, relève qu’au Tchad, la démocratie est un slogan mais dans la réalité, la démocratie est un pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple, mais « le pouvoir au Tchad n’est pas encore un pouvoir du peuple, c’est un pouvoir obtenu par le bout du canon, par la violence et le cycle de la violence et le pouvoir devient la propriété et le patrimoine de ceux qui se sont sacrifiés par le sang ou le sang de leurs parents », a-t-il souligné. Il poursuit, le Tchad n’est pas une « Res publica», parce que « le pouvoir n’appartient pas au public mais il est approprié par le prix du sang et le cycle de la violence continue. Car la dévolution du pouvoir se fait par la violence », a-t-il laissé entendre.

Selon Pr. Ahmat Mahamat Hassan, « l’Etat n’est pas resté stable parce que ceux qui ne supportent pas les injustices et les exclusions dans un contexte de misère et de pauvreté empruntent le chemin des armes, le recours de la rébellion puis le cycle continue ». L’analyste politique n’a pas manqué le contexte de la transition qui, selon lui, après la disparition du maréchal du Tchad Idriss Deby Itno en avril 2021, les dispositions constitutionnelles n’ont pas été appliquées, « c’est toujours la conservation du pouvoir patrimonial et clanique, tribal et identitaire qui a continué », dit-il. Il ajoute, « c’est son fils Mahamat Idriss Deby Itno qui a été conduit au pouvoir adoubé par Paris, la voix la mieux autorisée celle de Macron ».

Pr Ahmat Mahamat Hassan renchérit que le gouvernement et l’assemblée ne viennent que du contexte des gestions des équilibres de partage de poste pour donner une impression de gouvernement national avec des ministres ramassés de plusieurs provinces du Tchad faisant la gestion des équilibres. Il souligne que, le pouvoir s’est durci avec la répression jusqu’à un problème interne à la famille ayant entraîné la disparition de l’opposant tchadien et président du PSF Yaya Dillo Djerou Betchi. L’analyste poursuit, face à l’injustice que subissent certains citoyens , « il risque d’avoir un soulèvement populaire même si ce n’est pas au niveau national, les élites étant corrompues mais la contestation continue ».

Noël Adoum

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