Bakara, à une dizaine de kilomètres de N’Djamena, accueille depuis ce matin, jeudi 6 novembre 2024 un atelier stratégique de deux jours dédié à la révision de la stratégie nationale pour les solutions durables en faveur des déplacés. Organisé par le ministère des Finances, du Budget, de l’Économie et du Plan, cet atelier rassemble divers acteurs humanitaires, des représentants des Nations Unies, des membres d’ONG, ainsi que des autorités locales, avec pour objectif de coordonner les efforts et de consolider une approche pérenne pour répondre aux défis des déplacements forcés au Tchad.
Le pays fait face à une crise humanitaire persistante, exacerbée par les conflits armés, les violences intercommunautaires et les effets du changement climatique. En septembre 2024, près de 1,75 million de personnes se trouvaient en situation de déplacement forcé, dont une majorité de réfugiés, de personnes déplacées internes (PDI), et de retournés. Ces populations sont principalement concentrées dans les provinces du Lac, du Sila, du Ouaddaï et du Wadi Fira, des régions affectées par une pression croissante sur les ressources naturelles et des tensions sécuritaires.
Cet atelier vise à renforcer la coordination et le suivi des actions de réintégration des déplacés dans leurs communautés d’origine ou dans des zones d’accueil. La stratégie nationale s’aligne avec le Plan national de développement (PND) 2024-2028 et le Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) 2022-2026. Ces plans mettent l’accent sur des solutions durables pour améliorer les conditions de vie des déplacés et favoriser leur intégration socio-économique.
En se basant sur des analyses et données récentes, l’atelier se penchera sur les meilleures pratiques internationales et les défis propres au Tchad. La crise au Soudan a provoqué une nouvelle vague de déplacements, ajoutant des milliers de personnes aux populations déjà vulnérables. La stratégie actuelle cherche à trouver des solutions durables pour ces déplacements, en encourageant la collaboration entre acteurs humanitaires et les institutions nationales et locales, tout en assurant le respect des droits des personnes déplacées.
Abderamane Moussa Amadaye