Rédacteur en chef 
Par un communiqué de presse publié ce 21 juillet 2025, la Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tamma par la voix de ses portes paroles Soumaïne Adoum et Max Loalngar alerte le gouvernement tchadien sur la crise que traverse le monde et la souffrance du peuple tchadien.
Selon Wakit Tamma, le monde traverse une crise grave. À Gaza, la guerre est devenue un massacre, l’escalade entre l’Iran et Israël fait craindre une conflagration globale, au Soudan, c’est la famine qui s’installe derrière les armes, la Libye reste une terre pillée et dans le Sahel, chaque jour, la peur, les armes et les manipulations progressent. Ce chaos n’est pas un hasard. Il est nourri par une course mondiale aux ressources stratégiques (gaz, pétrole, uranium, or), une lutte pour le leadership global et la montée des logiques autoritaires, a indiqué la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma. «Le Tchad n’est pas à l’abri. Il est même au centre du jeu», dit-elle.
Wakit Tamma estime que le Tchad est un pays engagé sans son peuple dans des logiques de guerre. Car pendant des années, le Tchad a été présent militairement dans des conflits extérieurs -au Gabon, en RDC, au Mali, au Soudan, au Yemen, en Libye, en RCA souvent sans mandat populaire, ni transparence, ni évaluation des conséquences. Aujourd’hui, Wakit Tamma dit redouter des contre-coups dommageables, craignant à tout moment que des accords soient signés, des troupes déployées, des alliances nouées sans consultation nationale. «Le peuple ignore, subit, et paie. Pendant ce temps, l’extérieur sert de diversion pour museler l’intérieur», dit Wakit Tamma.
La coordination des actions citoyennes Wakit Tamma dénonce un simulacre de démocratie pour justifier un pouvoir confisqué soulignant que le référendum constitutionnel de 2023 a été imposé par la force, sans débat équilibré, la présidentielle de 2024 a été verrouillée en un simulacre électoral, le Parlement et le Sénat nouvellement installés ressemblent à des instances de nomination plus qu’à des représentations populaires. A cela s’ajoutent d’autres simulacres parmi lesquelles, la justice est aux ordres, «des prisonniers d’opinion croupissent en prison, certains sans procès, d’autres jugés en urgence, sans garanties ni équité, les droits sont piétinės, la vérité étouffée, et le monde regarde ailleurs», a laissé entendre Wakit Tamma.
Selon la coordination, «le Tchad est un pays riche, un peuple appauvri». Précisant que le Tchad est riche en pétrole, or, terres, bétail, minéraux. Mais cette richesse échappe à la nation. «La gestion du pétrole et de l’or est opaque, accaparée par une élite, parfois en lien avec des intérêts étrangers. Les revenus échappent au budget national. Les projets sociaux sont à l’abandon. Pendant que le peuple peine à manger, quelques-uns s’enrichissent sans limite», déplore Wakit Tamma. Elle alerte le gouvernement que le monde est en crise et les peuples souffrent. Mais «le pouvoir tchadien instrumentalise ce chaos mondial pour renforcer une autorité illégitime, retarder la justice, bloquer le pluralisme, et s’accrocher aux leviers de l’économie par l’opacité» lance a-t-elle, tout refusant cette logique et cette hypocrisie.
Wakit Tamma appelle les autorités tchadiennes à sortir de l’illusion guerrière et à répondre aux attentes profondes du peuple qui sont, la vérité, justice, équité, dignité. Elle demande les citoyens à rester lucides, à refuser la peur, et à s’organiser pour défendre pacifiquement leurs droits, ainsi qu’aux organisations de la société civile à relier la paix au combat pour la transparence, les libertés et la justice sociale.
Elle exhorte également la communauté internationale à cesser de cautionner l’impunité, et à respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. «Nous ne sommes ni ennemis de la paix, ni agents de division. Nous sommes la voix d’un peuple qui sait, qui voit, et qui ne veut plus être spectateur de la dépossession de ses droits, un peuple qui veut la paix, mais une paix qui respecte les peuples, qui rend la justice, qui libère les voix», conclu Wakit Tamma.
Noël Adoum
