
A Mongo, chef-lieu de la province du Guera, un ancien militaire du nom Samson Haddo Douta, aujourd’hui agriculteur, a récemment perdu son champ de 6,5 hectares dans un «incendie criminel», provoqué par des inconnus. L’incident, survenu il y a environ quelques semaines, a laissé la victime dans une détresse profonde. Les autorités provinciales n’ont pas réagi, ni assisté la victime de cet incendie dévastateur qui a tout perdu en «quelques minutes».
Âgé d’environ une soixantaine d’années, Samson Haddo Douta, admis à la retraite il y a trois ans, avait décidé de se consacrer à l’agriculture afin de nourrir ses quatre femmes et ses vingt-cinq enfants et neveux orphelins, tous des élèves sont à sa charge. Espérant bâtir un avenir serein pour sa famille, Samson Haddo Douta a cultivé ses terres de 6,5 hectares de mil blanc communément appelé berbéré en arabe locale à Amout, situé à quelques kilomètres de Mongo, malheureusement, un acte malveillant venant des individus malintentionnés a anéanti tous ses efforts alors qu’il est sorti pour chasser les oiseaux dans un autre village a proximité. Peu après, des passants ont aperçu le feu et ont tenté d’éteindre l’incendie, mais leurs efforts ont été vains, ils n’ont pu que sauver un demi hectare dont les six hectares calcinés par le feu.
Ce qui choque encore plus que la perte alimentaire, c’est le silence des autorités provinciales. Depuis l’incendie, aucune visite n’a été faite. Le propriétaire du champ a témoigné au micro de Flashtchad que les autorités provinciales ont gardé un silence profond sans toutefois l’appeler pour compatir avec lui, ni même lancer l’enquête pour identifier les auteurs de ce «crime alimentaire». «parmi les autorités locales, personne ne m’a appelé à part le sous-préfet de Melfi, qui a informé le délégué général du gouvernement auprès de la province du Guera, mais je n’ai reçu aucune visite ni des autorités ni même des médias locaux», confie t-il, les larmes aux yeux. Cependant, «j’avais reçu un appel du président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno dont lui en serait reconnaissant», a-t-il ajouté.
La victime de cet incendie dévastateur qui a une grande famille à sa charge et s’occupe de ses neveux orphelins, se retrouve dans une situation difficile. Il affirme avoir dépensé tous ses moyens pour payer des engrais chimiques pour la culture et les mains d’œuvres. «J’ai utilisé deux sacs de produits herbicides pour les mains d’œuvres dont le coût s’élève de plus de 400.000 FCFA. L’année dernière, j’ai récolté 110 sacs du mil blanc (berbéré) en cultivant seulement 6 hectares. Cette année, j’avais ajouté un demi-hectare mais c’est réduit en cendres», a-t-il laissé entendre.
Aujourd’hui, M. Samson Haddo Douta se retrouve dans une situation précaire, avec des revenus compromis. Il lance un appel à la solidarité de personnes de bonne volonté et espère que des mesures seront prises pour garantir la sécurité des agriculteurs dans les jours à venir.
Idriss Mamadou Brahim, Mongo-Flashtchad.com