À l’approche de la saison de pluie, les bassins de rétention des eaux de pluie dans certains arrondissements de la capitale tchadienne n’ont pas été aménagés depuis leur réalisation en 2022. Ces bassins non curés risquent de déverser des eaux dans certains ménages qui sont au bord. Interrogé par Flashtchad, l’ingénieur urbaniste, Abdelmadjid Ali Ahmat donne plus de détails.

Les bassins de rétention des eaux de pluie ont été aménagés en 2022 pour converger les eaux de la saison de pluie. Mais certains bassins de rétention des eaux et les canaux de drainage de certains quartiers de Ndjamena risquent de déborder et d’inonder les habitants riverains. Car ils n’ont pas été curé. L’équipe de Flashtchad a visité quelques bassins de rétention des eaux notamment le bassin d’Amtoukoui, d’Habena, de Dembé, de Ndjari etc. Ces bassins n’ont pas été curés et pourraient être menaçant en cas de fortes pluies.


Abakar Djidda, âgé de 33 ans habitant au quartier Amtoukoui tout près du bassin de rétention déclare, «en principe les bassins de rétention doivent être curés chaque année. Le nôtre n’a pas été curé depuis son aménagement. Car à chaque fois que la pluie tombe, les eaux de pluie ramassent la terre, du sable et du saleté pour le mettre dans le bassin. Au fur et à mesure, ça c’est rempli».

Mbaïhondoum Charles, habitant au quartier Habena non loin du bassin de rétention de Santana, explique, « les bassins de rétention doivent être curés chaque année pour le bien être de la population. Chez nous à Habena, on souffre pendant la saison de pluie, à chaque fois que les bassins remplissent, l’eau déverse dans le quartier» 

L’ingénieur urbaniste, Abdelmadjid Ali Ahmat explique que la question d’inondation dans la ville de N’Djamena est d’ordre structurel et donc ne se résout pas qu’au curage des canaux ou bassins de rétention. Car les canaux et les bassins de rétention ne sont qu’une partie du système d’assainissement, et donc leur curage permettrait d’atténuer le phénomène d’inondation, mais jamais le résoudre, dit-il.

Selon lui, très souvent l’on exclut la partie la plus importante du système d’évacuation de l’eau pluviale. «avant que l’eau viennent se jeter dans les canaux puis être conduites dans les bassins de rétention, il faut qu’elle arrive à sortir des zones d’habitations, et le défis réside là», explique l’urbanisme. Il ajoute qu’aujourd’hui des maisons se construisent sur des zones qui jadis permettaient l’écoulement rapide et facile d’eau pluviale.

Il relève que l’enjeu premier devrait être l’identification, puis la libération des zones de mobilité de cours d’eau anarchiquement occupées, et seulement qu’après l’on peut s’occuper du curage des canaux et des bassins de rétention. «Tant que les occupations anarchiques de ces espaces de stockage ou de mobilité d’eau ne sont pas réglées, la population de N’Djamena ne sera jamais à l’abri des inondations, même si les canaux et les bassins de rétention sont curés».

Notons que ni la commune, ni le ministère de l’Aménagement du territoire ne s’est rapproché pour curer les bassins de rétention des eaux de pluie.

Noël Adoum

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