Par deux lettres datées des 20 et 21 mai 2025, adressées respectivement à la China National Petroleum Corporation (CNPC) et à sa coentreprise locale SORAZ, le Niger a exigé que certains employés chinois travaillant dans l’industrie pétrolière quittent le pays. Cette décision, qui pourrait concerner des dizaines de personnes, s’inscrit dans une volonté des autorités nigériennes de renforcer leur contrôle sur les ressources naturelles nationales tout en promouvant l’emploi local.

Des lettres adressées respectivement à la China National Petroleum Corporation (CNPC) et à sa coentreprise locale SORAZ, émanent du ministre nigérien du Pétrole, Sahabi Oumarou. Elles demandent la résiliation des contrats des expatriés chinois présents au Niger depuis plus de quatre ans. Bien que le ministre indique une certaine flexibilité dans la lettre adressée à SORAZ, précisant que les départs seront examinés au cas par cas, le ton est nettement plus ferme à l’égard de la CNPC.

Dans la lettre du 20 mai, Oumarou rejette une demande de rencontre du PDG de la CNPC, évoquant le non-respect des réglementations locales par l’entreprise. Cette position souligne un durcissement des relations entre le gouvernement nigérien, dirigé par les militaires depuis juillet 2023, et l’un de ses principaux partenaires économiques.

En mars dernier, trois cadres chinois avaient été expulsés à la suite d’un différend portant sur les écarts de rémunération entre employés expatriés et locaux. Depuis, des tentatives de dialogue ont été engagées par la partie chinoise, sans succès apparent.

Une source proche du dossier a indiqué à Reuters que si les mesures ordonnées par le gouvernement sont mises en œuvre, plusieurs dizaines de travailleurs chinois devront être rapatriés. Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas encore réagi officiellement à cette affaire.

Ce bras de fer intervient alors que plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest revoient leurs partenariats économiques avec des puissances étrangères, cherchant à garantir une meilleure répartition des bénéfices issus de leurs ressources naturelles, et à accroître l’emploi national dans des secteurs clés comme le pétrole.

Umar Issa Seïni, Niamey-Flashtchad.com

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