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Abéché, chef-lieu de la province du Ouaddaï, est confrontée à un fléau croissant, le dépôt sauvage des ordures sur les routes. Un comportement incivique devenu banal, mais dont les conséquences sur la santé publique, la circulation et l’image de la ville sont alarmantes.
Sur les principales artères de la ville, comme la route principale derrière le lycée franco-arabe d’Abéché ou encore la route menant au marché central, il n’est pas rare d’apercevoir des tas d’immondices trônant en pleine chaussée. Plastiques, restes alimentaires, débris divers, tout y est. Ces dépotoirs improvisés entravent la circulation, dégagent des odeurs souvent nauséabondes et attirent des animaux errants.
« Nous n’avons pas d’endroit où jeter nos ordures, alors on les dépose ici », confie Sadié Taha.
Pour les autorités communales, cette justification ne tient pas. « Ce comportement est inadmissible. Nous avons mis en place des points de collecte, mais certains citoyens refusent tout simplement de les utiliser », déplore un responsable de la mairie.
Le problème est d’autant plus préoccupant qu’il se répète année après année, malgré les campagnes de sensibilisation. L’absence de sanctions concrètes et le manque de civisme contribuent à aggraver la situation.
Outre les problèmes environnementaux, la santé publique est directement menacée. « Ces ordures favorisent la prolifération de moustiques et de rats, augmentant le risque de maladies comme le paludisme ou la fièvre typhoïde», alerte un agent de santé du district sanitaire d’Abéché.
Face à ce constat, les habitants d’Abéché appellent à une réaction urgente. Plusieurs initiatives de nettoyage communautaire ont été lancées, mais restent limitées sans un engagement fort des autorités et de la population.
« Ce n’est pas seulement l’affaire de la mairie. C’est à chacun de prendre ses responsabilités», conclut Abass Souleyman jeune bénévole impliqué dans une opération de nettoyage.
Ahmat Abderaman kikigne, Abéché, Flashtchad.com
