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Depuis plusieurs jours, N’Djamena est confrontée à une pénurie aiguë de gaz butane, plongeant de nombreuses familles dans la précarité énergétique. Les ménages peinent à s’approvisionner, contraints de parcourir de longues distances, patienter des jours entiers ou payer des prix exorbitants. Une situation jugée intolérable par le Mouvement Tchadien pour la Défense des Droits de l’Homme (MTDH), qui met en cause la gestion du secteur.

Interrogé par Flash Tchad, le président du MTDH, Mahamat Tahir Adirdir, dénonce la mauvaise répartition du marché du gaz et accuse le gouvernement de laxisme. « Autrefois, plusieurs sociétés participaient à la distribution du gaz. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : le marché est monopolisé par des individus bien connus », regrette-t-il. Selon lui, cette concentration a entraîné des ruptures récurrentes, aggravées par la crise post-électorale au Cameroun, principal fournisseur du Tchad. « Ceux qui ont été exclus du marché écoulent désormais leur produit au Cameroun, ce qui accentue la pénurie actuelle », ajoute-t-il.

Le président du MTDH pointe également du doigt l’Autorité de Régulation du Secteur des Hydrocarbures (ARSAT), qu’il accuse de favoritisme et d’opacité. « L’ARSAT attribue les marchés à des proches du pouvoir. Pourtant, le gaz butane est un bien de première nécessité. Elle porte une lourde responsabilité », affirme-t-il.

Une source au sein de l’ARSAT reconnaît les difficultés d’approvisionnement, tout en appelant à la patience. « Le Tchad dépend depuis plusieurs années du Cameroun pour combler son déficit en gaz. La crise politique dans ce pays a ralenti le transport. Mais la situation s’est légèrement améliorée depuis deux jours, et un retour à la normale est attendu sous peu », confie cette source à Flash Tchad.

Pour Mahamat Tahir Adirdir, cette crise révèle une contradiction dans la politique gouvernementale. « On ne peut pas prétendre lutter contre la désertification et interdire le charbon de bois tout en rendant le gaz inaccessible. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités et garantir ce droit fondamental », conclut-il.

Abderamane Moussa Amadaye

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