La guerre qui ravage le Soudan continue de provoquer un exode massif vers le Tchad. En l’espace d’un mois, plus de 40 000 réfugiés, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont traversé la frontière pour fuir les violences meurtrières, notamment dans la région du Darfour-Ouest, plus précisément à Zamzam et El Fasher.

Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ce nouvel afflux s’ajoute aux quelque 800 000 réfugiés soudanais déjà accueillis par le Tchad depuis le début du conflit en avril 2023. Au total, le pays héberge désormais plus de 1,3 million de réfugiés sur son territoire, un chiffre qui met à rude épreuve les infrastructures et les ressources locales.

Face à cette situation alarmante, la relocalisation des réfugiés se poursuit. Plus de 7 000 personnes ont été transférées du point d’entrée de Tiné vers le site d’Iridimi au 11 mai 2025. Mais le manque de fonds freine gravement la réponse humanitaire. « Faute de ressources suffisantes, certains vivent encore sous les arbres ou dans des espaces publics, tandis que d’autres ont été installés dans des hangars communautaires », confie un agent humanitaire.

Le plan de réponse humanitaire prévoit 409 millions de dollars pour faire face à cette crise en 2025. Pourtant, seuls 20 % des fonds requis ont été mobilisés à ce jour. Une situation critique alors que les besoins en eau potable, en soins de santé, en abris, en éducation et en protection sont immenses.

La saison des pluies qui s’approche risque d’aggraver encore davantage les conditions de vie dans les camps. Les humanitaires, débordés, appellent à une mobilisation internationale urgente. Le Tchad, pays déjà en proie à ses propres défis économiques et sécuritaires, se retrouve en première ligne d’une crise dont il n’est pas responsable, mais dont il supporte le poids.

Abderamane Moussa Amadaye

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