Rédacteur en chef 
À moins de 10 kilomètres du centre de N’Djamena, la route reliant la cité historique de Gaoui au centre ville de la capitale tchadienne est un véritable cauchemar. Il faut compter entre 15 et 30 minutes pour franchir ce tronçon complètement dégradé, pourtant vital à plus d’un titre. L’équipe de Flashtchad.com a fait le constat ce 13 avril 2025. Reportage.
Berceau de la civilisation Sao et haut lieu touristique, Gaoui abrite également une activité économique dynamique. La cité fournit une partie importante des légumes, du lait naturel de bétail et poteries, notamment les jarres, devenues indispensables en cette période de canicule où des coupures d’électricité sont récurrentes.
Mais la route, en ruine, complique toute circulation, en saison pluvieuse comme en saison sèche. « Je perds régulièrement mes marchandises. Une jarre cassée, c’est de l’argent perdu. Et ça arrive souvent à cause des trous sur la route », se lamente Amina Mahamat, commerçante de poteries.
Même constat pour Abba Hassana, vendeur d’œufs. « Les œufs n’arrivent jamais entiers. À chaque trajet, il y a de la casse. Et je dois assumer les pertes », dit-il.
Les véhicules en panne jalonnent le parcours, forçant motos, voitures et minibus à emprunter des sens interdits ou à longer les habitations, au grand dam des riverains. « On vit au bord d’un champ de bataille. La poussière et le vacarme sont insupportables », témoigne Mahamat, un habitant en face de cette dangereuse route.
Dans ce 10e arrondissement de la capitale, les habitants de Gaoui se sentent abandonnés. « Il n’y a aucune volonté politique de réparer cette route. On dirait que Gaoui ne fait plus partie de N’Djamena », déplore Issa, depuis le bas de sa voiture tombée en panne dans les trous de cette route.
Alors que la ville de N’Djamena s’étend, Gaoui, symbole d’histoire et de richesse culturelle, sombre dans l’oubli, faute d’infrastructures de base. La population interpelle les autorités à agir vite.
Abderamane Moussa Amadaye
