
Par un communiqué de presse publié ce 11 juillet 2025, la coalition Justice-Egalité tire la sonnette d’alerte sur la dérive autoritaire du régime, l’instrumentalisation de la justice et l’enlèvement arbitraire de figures de l’opposition.
La coalition Justice-Egalité (CJE) composée de 10 partis politiques et mouvements de la société civiles dénonce l’enlèvement politique, sans base légale de son leader Dr Masra Succès, Président du parti Les Transformateurs, qui selon elle, a été enlevé dans des «conditions opaques et brutales, sans mandat judiciaire ni chef d’accusation clair». «Depuis 53 jours, il est maintenu en détention, dans une situation qui viole les lois tchadiennes, les conventions internationales et les principes élémentaires de justice. II ne s’agit pas d’une arrestation, mais d’un enlèvement politique orchestré pour briser un opposant majeur. Le pouvoir ne cherche pas la vérité, mais le silence», dénoncent ses alliés.
Pour la coalition, ce maintien en détention prolongée de son président est illégal, et s’apparente à une séquestration d’État, tout en qualifiant d’une humiliation pour l’appareil judiciaire et un camouflet pour la démocratie. «Depuis son enlèvement, Dr Masra Succès n’a pas été autorisé à recevoir la visite de ses proches et des membres de la Coalition. Cette situation constitue une forme de torture morale, visant à briser un homme et décourager tout engagement citoyen», dit-elle.
Qualifiant cette affaire, d’une affaire politique, la coalition déclare que l’emprisonnement de Masra Succès relève moins d’une procédure de justice que d’une stratégie de neutralisation d’un adversaire politique gênant dont la justice, n’est qu’un habillage juridique d’une volonté de neutralisation politique.
La CIJ interpelle le Président de la République Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno à ordonner la libération immédiate et inconditionnelle de son leader. Par ailleurs, elle lance un appel à la communauté internationale notamment la CEEAC, l’Union Africaine, l’Union Européenne, I’ONU, la HCDH et toutes les organisations de défense des droits humains à sortir de leur réserve. Car «ce qui arrive à Masra Succès n’est pas un fait isolé. Depuis des mois, notre pays est plongé dans une spirale d’enlèvements ciblés, d’arrestations arbitraires, de détentions sans jugement, de répression des voix dissidentes, et de violences contre les populations civiles».
Selon la CJE, «des jeunes militants ont disparu sans trace. Des journalistes sont muselés. Des leaders syndicaux sont harcelés. Des régions entières vivent dans la peur permanente».
Noël Adoum