Le 64e anniversaire de l’indépendance du Tchad a été célébré en grande pompe hier dimanche 11 août 2024 à la Place de la Nation, située au quartier Mardjandafak, dans la commune du 2e arrondissement de N’Djamena. Reportage.

Contrairement aux années précédentes, la commémoration de l’indépendance du Tchad cette année s’est déroulée exclusivement sous forme de défilé pédestre, sans la participation de véhicules motorisés.

Les différents corps de l’armée ont ébloui le public sous un soleil ardent, en exécutant des cadences époustouflantes, sous le regard attentif du président de la République, Mahamat Idriss Deby Itno, ainsi que de nombreuses personnalités et membres du corps diplomatique du pays.

À l’issue des défilés, l’équipe de Flash-Tchad a recueilli les impressions de quelques personnalités présentes lors de cette cérémonie.

Abbass Mahamoud Tahir, Président de l’Union des Journalistes du Tchad et Conseiller National de Transition, a souligné qu’après 64 ans d’indépendance, beaucoup reste à faire en matière de cohésion sociale, d’unité nationale et de paix. « Le Tchad a accumulé de nombreux retards dus aux instabilités, aux guerres et aux déchirements. Il est temps que nous nous tournions tous vers la même direction afin de bâtir une nation unie et prospère », a-t-il déclaré. Interrogé sur la question de la liberté de la presse, le président de l’UJT a réitéré son appel aux dirigeants pour qu’ils assurent la sécurité et la protection des journalistes. « Il ne peut y avoir de démocratie sans liberté de la presse, et cette liberté ne saurait exister si les journalistes ne sont pas en sécurité », a-t-il affirmé.

Célestin Topona, conseiller spécial à la présidence de la République, a quant à lui estimé que le Tchad est certes indépendant, mais qu’il reste encore beaucoup à faire en matière de développement socio-économique. Concernant la présence de l’armée française et la question du Franc CFA, monnaie que certains membres de la société jugent inefficace et dont ils demandent le retrait ou la création d’une nouvelle devise, Célestin Topona a répondu que ce débat est légitime et s’inscrit dans cette nouvelle ère où les idées se confrontent. « Il est essentiel que les grandes questions qui se posent sur le continent africain soient appréhendées à leur juste valeur », a-t-il déclaré. Pour le numéro deux de l’UNDR, ces deux questions ne se posent pas dans les mêmes termes au Tchad. « Tout ce que nous souhaitons, c’est que nos relations avec la France se stabilisent, qu’elles soient d’État à État, dans le respect de la souveraineté de chacun », a-t-il conclu.

Rappelons que le Tchad est colonisé par la France à partir de 1900, après la bataille de Kousséri. Il devient officiellement une colonie française en 1920 et est intégré à l’Afrique-Équatoriale française (AEF). Sous l’administration coloniale, le Tchad connaît peu de développement économique et social. Ayant contribué significativement à la libération de la France du joug nazi lors de la seconde guerre mondiale, le Tchad devient indépendant le 11 août 1960, sous la présidence de Nguarta Tombalbaye, et accède à l’indépendance, devenant une république souveraine.

Abderamane Moussa Amadaye

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